RDC : la gratuité de l’enseignement a débuté avec Kabila à la différence qu’elle s’appliquait progressivement (Matata Ponyo)

Matata Ponyo

L’ancien Premier Ministre Augustin Matata Ponyo s’est prononcé sur l’applicabilité de la gratuité de l’enseignement de base dans les écoles publiques de la RDC dès cette année scolaire. Il a évoqué notamment la question du financement de cette disposition constitutionnelle.

“ La gratuité de l’enseignement est une question capitale et le président Kabila avait abordé cela. Cette question n’a pas commencé aujourd’hui. Elle était déjà d’application pendant que nous étions au Gouvernement. Mais à la différence d’aujourd’hui, c’était une gratuité mise progressivement. On avait commencé par les provinces de l’intérieur (…) avec le Ministre Maker (Ministre de l’Epsp à l’époque, Ndlr). Elle a été mise en œuvre progressivement pour question des fonds. La mesure a été prise mais avant d’être mise en œuvre, elle devait être évaluée ”, a dit Augustin Matata Ponyo. 

Il l’a dit ce vendredi 20 septembre lors d’une conférence organisée dans la salle Showbuzz, par la plateforme “ Investir pour un Congo émergent” sous la thématique « Leadership et bonne gouvernance ». 

La table ronde sur l’opérationnalisation de la gratuité de l’enseignement de base, avait recommandé la création d’une « taxe de solidarité » pour augmenter le financement interne de l’éducation et diminuer la pression sur les ménages. Parmi les recommandations, il y a également la restructuration du Fonds de promotion de l’Education nationale (FPEN) dans l’optique d’y insérer les financements innovants, durables, soutenables et écologiques du point de vue  du droit à l’éducation.

“La gratuité, c’est un contenu, c’est-à-dire que les dépenses prises en charge par les parents doivent maintenant être prises en charge par l’Etat. C’est le transfert d’une dépense d’un secteur à un autre. Nous avons suivi que cette gratuité coûte près de 2 600 000 000 de dollars américains. Laissez-moi vous dire que c’est la moitié du budget de l’Etat congolais. On a vu des propositions des mesures comme celle qui consiste à créer de nouvelles taxes. Comment pouvez-vous créer des taxes pour augmenter le budget de l’Etat de 50% ? Nous, qui avons eu cette opportunité de gérer, savons ce que ça veut dire”, a réagi Matata Ponyo.

Il a également insisté sur la responsabilité : “une chose est de prendre une mesure, une autre est de pouvoir l’appliquer. Donc l’article 43 n’est pas une question de connaissance mais c’est aussi une question de responsabilité”.

contexte : 

La plate-forme « Investir Pour Un Congo émergent » a organisé ce vendredi 20 septembre à Kinshasa, sa première conférence, axée sur la thématique « Leadership et bonne gouvernance ». Cette édition inaugurale a eu comme invité, l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon. Devant l’assistance composée des différentes couches de la population parmi lesquelles, des étudiants, des entrepreneurs ou encore des investisseurs, Augustin Matata Ponyo a démontré comment le binôme Leadership et gouvernance peut impacter le développement d’une nation.

« Investir Pour Un Congo émergent », selon son initiatrice, Barbara Nzimbi, est une nouvelle plateforme qui organisera désormais des conférences qui mettront les gestionnaires de l’Etat que sont : les décideurs, les personnalités publiques face aux gouvernés qu’est la population avec ses différentes couches au travers des questions débat. L’objectif de ces conférences, c’est le contact avec les investisseurs, question de permettre surtout aux jeunes de se décomplexer. La deuxième édition devra avoir lieu dans un mois, soit au mois d'octobre prochain.

Japhet Toko