Un calme précaire était observé jeudi dans la chefferie de Bwito, en territoire de Rutshuru (dans l’Est de la RDC), après la mort de Sylvestre Mudacumura, commandant des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) tué la nuit de mardi dernier au cours d’une opération militaire.
Des activités ont tourné normalement dans presque tous les villages mais il s’observe une peur glaçante, renseignent les sources locales.
« Les écoles, les marchés, magasins ont ouvert, les paysans vont aux champs dans plusieurs villages notamment ici à Kihondo…mais nous ne savons pas ce qui va arriver après ces événements » a dit à ACTUALITE.CD un activiste de la société civile locale.
Selon Pandasi Shabirahi, chef de localité de Rwankuba/Kihondo, des militaires FARDC étaient visibles dans la zone et des détonations d’armes lourdes ont été entendues dans les environs de Rusinga, localité située non loin de là où le commandant FDLR a été abattu.
L’armée a salué la neutralisation de Sylvestre Mudacumura. Le porte-parole des FARDC, le général Richard Kasonga a signifié qu’il s’agit « d’un grand pas » réalisé dans la traque des forces négatives dans cette partie du pays.
La rébellion des FDLR est présente sur le sol congolais depuis 1994. Elle s’est scindée en plusieurs branches, mais la plus radicale demeure celle dirigée par Mudacumura, selon les sources sécuritaires.
Sylvestre Mudacumura était sous le coup d'un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) en juillet 2012 pour neuf chefs d'accusation de crimes de guerre commis dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Selon plusieurs informations, Mudacumura continuait à exercer une influence sur la politique suivie par les FDLR. Il était soupçonné d’avoir conduit plusieurs attaques contre les populations civiles. D'après l’ONU, il était impliqué également dans le trafic d’armes et dans plusieurs cas de recrutement et d’utilisation d’enfants dans les conflits armés dans l’Est de la RDC.
En décembre 2018, l’armée congolaise avait arrêté deux hauts responsables des FDLR à savoir, La Forge Fils Bazehe, porte-parole de la rébellion et un chargé de renseignement dont l'identité n'avait pas été révélée. L'arrestation de ces deux responsables était intervenue dans la cité frontalière de Bunagana (Rutshuru) alors qu'ils revenaient de l'Ouganda.
Joseph Tsongo