RDC : HRW encourage Tshisekedi à « écarter » de hautes fonctions Gabriel Amisi et d’autres officiers « problématiques » pour la stabilité du pays

ACTUALITE.CD

Ida Sawyer, directrice adjointe pour l’Afrique à Human Rights Watch (HRW) est de retour en RDC depuis la semaine dernière, trois ans après son expulsion par le régime de Joseph Kabila. Elle a rencontré Félix Tshisekedi, les échanges ont porté sur la situation des droits de l’homme.

Les cas mis en assertion sont ceux des officiers cités dans les abus des droits humains mais qui occupent de hautes fonctions dans l’armée.

« On a beaucoup discuté des problèmes des officiers problématiques qui occupent toujours des positions de haut niveau au sein des forces de sécurité et qui ont été impliqués dans les graves violations des droits de l’homme depuis des années et quelques-uns ont été sanctionnés par l’Union Européenne, les Etats-Unis et le Conseil de sécurité », a déclaré mardi à ACTUALITE.CD Ida Sawyer.

Parmi ces hauts gradés des forces de sécurité figure le général Gabriel Amisi (Tango Four), actuellement chef d’état-major général adjoint chargé des opérations et renseignements.

« Le général Gabriel Amisi c’est quelqu’un qui inquiète beaucoup, on a documenté son implication dans des violations des droits humains depuis longtemps et le soutien aux groupes armés et on pense qu’il est parmi les officiers problématiques qui constituent la barrière aux initiatives pour la paix et la stabilité. », a expliqué Sawyer.

En décembre 2016, Gabriel Amisi Kumba a été sanctionné par le Conseil de l’Union européenne pour son rôle dans les « entraves au processus électoral en RDC et aux violations des droits de l'homme qui y étaient liées ».

« Pour nous ça serait vraiment difficile de pouvoir changer la situation des droits humains au pays et surtout dans les zones où il y a les conflits et les groupes armés si ces officiers restent en fonction avec des positions très importantes. On l’a encouragé [Félix Tshisekedi] de travailler pour écarter ces officiers problématiques et assurer que tous ceux qui sont responsables de violation des droits de l’homme soient traduits en justice. Il a reconnu que c’est délicat mais il a montré la volonté, et on espère des résultats », a ajouté Ida Sawyer.

Ces sanctions concernent aussi Ilunga Kampete (FARDC), Ferdinand Ilunga Luyoyo (PNC), Célestin Kanyama (PNC), John Numbi (PNC, mais actuellement inspecteur général des FARDC), Roger Kibelisa (ANR), Delphin Kaimbi (DEMIAP), Evariste Boshab (ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité), Alex Kande Mupompa (ancien gouverneur du Kasaï Central), Jean-Claude Kazembe Musonda (ancien gouverneur du Haut-Katanga), Lambert Mende (ministre de la Communication et des Médias), Eric Ruhorimbere (FARDC), Ramazani Shadary (ancien ministre de l’Intérieur) et Kalev Mutond (ancien numéro 1 de l’ANR).

Patrick Maki