Gratuité de l’enseignement : « si le ministre commence à prendre des décisions unilatérales pour supprimer le secondaire général cela n’engage que sa personne » (Intersyndical EPST)

ECOLE

Willy Bakongo Willima, Ministre d’Etat en charge de l’Enseignement Primaire Secondaire et Technique (EPST) a annoncé que la gratuité de l’enseignement ne concerne que le primaire (De la 1ère à la 6ème) alors que la dernière table ronde de l’enseignement avait tablé sur la gratuité de l’éducation de base (De  la 1ère à la 8ème). Cette prise de position est désapprouvée par l’intersyndical national des enseignants de l’EPST.

Pour Marcel Niongo, président de l’intersyndical national des enseignants de l’EPST, le ministre doit se référer à la loi cadre pour ne pas prendre des « décisions unilatérales » et qui sont « contradictoires » à celles de son administration. 

« Qui dit éducation de base c’est l’école primaire puis les deux années du secondaire général (7ème et 8ème année). Même tous les documents remis par le secrétaire général à l’EPST, parle de l’éducation de base, veut dire de la 1ère année primaire jusqu’en 8ème année. Curieusement nous sommes surpris d’apprendre que le ministre fait allusion à l’école primaire uniquement sans tenir compte du secondaire général, c’est ça qui nous mets dans l’embarras, nous ne savons plus qu’est-ce qu’il y a au juste. Le ministre se base sur quel document ? Nous savons que la constitution parle de la gratuité de l’école primaire mais la loi cadre va jusqu’au secondaire général donc le ministre doit se référer à la loi cadre. Si le ministre commence à prendre des décisions unilatérales pour supprimer le secondaire général cela n’engage que sa personne. Pour nous, la gratuité c’est pour l’éducation de base telle que tout le monde, tous les partenaires sociaux même le gouvernement qui était là avaient adopté que cette gratuité c’est pour le l’éducation de base », a dit Marcel Niongo à ACTUALITE.CD.

A sa clôture, le mois dernier, la table ronde sur l’opérationnalisation de la gratuité de l’enseignement de base avait recommandé au gouvernement d’obliger les écoles à rembourser immédiatement les frais de scolarité payés comme acomptes et autres frais perçus auprès des élèves dans les établissements concernés par la gratuité de l’enseignement de base. La mesure avait commencé son exécution peu avant la rentrée scolaire, le 1er septembre.

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Le président de la République Félix Tshisekedi avait annoncé que les dépenses de l’éducation passeront de 8% à près de 20% dans le nouveau budget. La session parlementaire qui s’ouvre ce lundi 15 septembre et qui est essentiellement budgétaire va s’attarder également sur la prise en charge cette année de 542 834 enseignants et des frais de fonctionnement de 51 574 écoles publiques pour une somme d’environ 2 milliards USD. Un effectif du personnel enseignant de 410 220 était déjà pris en charge par le trésor public. Le défi est de résorber le gap 791 millions USD pour payer le salaire de quatre mois à 132 614 enseignants. Il faudra aussi trouver 27,910 millions USD pour assurer le fonctionnement régulier de 20 801 écoles publiques non prises en charge jusque-là par le trésor public, de septembre à décembre 2019. La banque mondiale a aussi promis son soutien à la mise en œuvre de la gratuité de l’éducation de base.

Fonseca Mansianga