Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a appelé le gouvernement qui sera investi à s'assurer l’exploitation des ressources naturelles du pays ne puisse pas constituer la source de financement des groupes armés.
Il s’est exprimé après échange avec les présidents de l’assemblée nationale et le 2ème vice-président du sénat ce lundi 2 septembre à Kinshasa.
« Si je pouvais choisir une priorité pour l’action du gouvernement et l’appui de la communauté internationale, cette priorité devrait être le contrôle par l’Etat de tout ce qui se passe du point de vue de l’exploitation des ressources naturelles. Parce que ça pourrait non seulement augmenter les recettes du Congo mais ça terminerait ce financement illégal et horrible dont bénéficient les groupes armés et terroristes à cause de l’exploitation illégale des ressources naturelles », a déclaré Antonio Guterres à la presse.
Plusieurs rapports d’ONG et des Nations unies ont affirmé que les ressources minières constituent des causes des conflits armés dans plusieurs zones dans l’est du pays. Pendant plusieurs années, les minerais en provenance des zones des conflits étaient interdits d’exportation car qualifiés de “minerais de sang”.
Les officiers de l’armée congolaise sont aussi indexés dans le trafic des ressources naturelles. Un rapport du Baromètre de sécurité dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, un projet conjointement géré par Human Rights Watch et le Groupe d’étude sur le Congo basé à New York, rendu public mercredi 14 août 2019 affirme que plusieurs officiers déployés dans les zones minières au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, récoltent « d’importants revenus » et refusent de rentrer dans les camps militaires.
« Les sites miniers artisanaux constituent aussi une source importante de soutien pour les commandants de l’armée congolaise. Pour une armée à court d’argent, la possibilité de déployer des unités sur des sites miniers lucratifs fournit aux commandants une source importante de revenus et de pouvoir. Cela a eu pour effet de réduire leur désir de mettre fin aux combats et de retourner dans leurs casernes. », dit le rapport.
Berith Yakitenge