Les habitants des villages des groupements Musindi et Luenge-Birwa, dans la région de Bunyatenge, au sud du territoire Lubero plaident pour le déploiement des éléments de Forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) dans leurs entités respectives en vue de stopper les atrocités des miliciens, dont le Nduma défense of congo-Rénové (NDC-R).
Dans un mémorandum adressé au gouverneur du Nord-Kivu, et parvenu à ACTUALITE.CD ce samedi 24 Aout, ils révèlent que, depuis cinq maintenant, le NDC-R de Guidon Mwisa règne en maitre dans cette région et se livre à des atrocités.
Ces habitants disent avoir enregistré, depuis 2014, nombreux cas de tueries des civils, de viols des femmes, des pillages systématiques, d’enrôlement forcé des jeunes dans leurs rangs, de destructions méchantes des infrastructures de base, notamment des écoles et centres de santé, de chasse illicite et des taxes forcées.
« NDC/R exécute notre population. Environ 80 personnes sont (déjà) tuées à la machette ou à l’arme militaire (…) NDC/R enrôle forcement les jeunes et les enfants mineurs dans leur mouvement NDC/R viole publiquement les femmes adultes et les mineures», peut-on lire dans le mémorandum. Les habitants de Musindi et Luenge-Birwa indique que ces exactions des miliciens engendrent des conséquences désastreuses pour leurs villages, notamment l’«insécurité croissante, l’asphyxie de l’activité économique suite à la baisse de l’activité agricole et à l’abandon des champs par les paysans, l’enclavement du milieu, l’abandon scolaire ainsi que le déplacement massif de la population».
Ils regrettent que les NDC-R de Guidon soient soutenus dans leur sale besogne par certaines autorités, pour des intérêts économiques.
« Certains éléments gradés de NDC/R nous ont toujours fait remarquer que les recettes des jetons ainsi que des carrés miniers des entités sous leur contrôle, sont toujours partagées avec certaines autorités civiles, militaires et politiques. Ils citent leurs noms. C’est cette collaboration qui entête ces miliciens mai-mai», dénoncent-ils.
Ces habitants sollicitent l’intervention du nouveau gouverneur du Nord-Kivu pour le déploiement, dans leur région de Bunyatenge, des forces loyalistes en vue de libérer les villages sous-occupation des NDC-R.
Ils disent «s’engager» à «soutenir les actions de pacification en fournissant toutes les informations possibles sur l’ennemi aux FARDC et autres services concernés pour la réussite du plan de libération et de sécurisation de (leur) zone».
Ils appellent, entre-temps, le gouvernement congolais à maintenir et accentuer la pression sur «les politiciens et officiers militaires qui entretiennent la déstabilisation et le pillage des impôts, des taxes et autres ressources dans la zone».
Ces dénonciations contre NDC-R interviennent alors que, depuis le 7 Juin dernier, le parquet près la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu a lancé un mandat d’arrêt contre son chef, M. Shimirayi Mwisha Guidon.
La justice militaire congolaise l’accuse de «participation à un mouvement insurrectionnel», «crimes de guerre par recrutement d’enfants» et «crimes contre l’humanité par viol».
Des crimes commis, d’après la justice, en deux étapes. D’abord, entre 2009 et 2014, pendant que Shimirayi Mwisha Guidon était le bras droit de Tabo Ntaberi Sheka [Ndlr : l’ex-chef de guerre, fondateur de Nduma Defense of Congo qui comparait depuis novembre devant la justice militaire du Nord-Kivu pour crimes contre l’humanité], et ensuite, entre 2014 à nos jours, pendant qu’il dirige de mains de maitre son NDC-Rénové, la faction dissidente de NDC de Sheka, active dans plusieurs régions de l’est du pays, dont Walikale, Masisi et Lubero.
Claude Sengenya