Jean Claude Mukanire (21 ans), a été tué mardi 19 dans la soirée au quartier Kyeshero, non loin de l'école primaire « le Héros » dans la commune de Karisimbi en ville de Goma (Nord-Kivu). Selon le président du parlement des jeunes du Nord-Kivu, le jeune aurait refusé de donner son téléphone aux policiers patrouilleurs qui l’ont tué.
« C'était vers 19h que l'étudiant Jean Claude était en train de regagner la maison. Il a acheté le crédit à environ 30 mètres de là où on l'a abattu. C'est en ces moments-là qu'il a rencontré les éléments de la police qui étaient en patrouille nocturne et qui voulaient lui demander des pièces d'identité. Il a montré quelques pièces mais comme d'habitude, il y a deux ou trois autres éléments qui fouillent dans des poches pour récupérer le téléphone. Le jeune a résisté, et c'est dans cette dispute qu'on a entendu des coups des balles. Une balle l'a atteint au niveau de la poitrine et il est décédé », explique-t-il, citant des témoins oculaires.
L’infortuné était étudiant à l'Institut supérieur d'informatique et de gestion (ISIG). Ce mercredi, les représentants des organisations des jeunes et des étudiants se sont rendus au cabinet du gouverneur du Nord-Kivu pour lui exprimer leur indignation. Mais le gouverneur Carly Nzanzu ne les a pas reçus et les a référés auprès du maire de la ville.
Le week-end dernier, les responsables des partis politiques de l'opposition dite "positive" ont affirmé avoir des renseignements nécessaires sur l'insécurité à Goma et ses environs. Ils ont rencontré les autorités politico-militaires pour s'imprégner de la situation sécuritaire et promettent de présenter un rapport sur la situation au cours d’un forum sur la sécurité.
« S'il faut qu'il y ait le relèvement des unités de la police qui auraient failli à leur mission, nous le ferons pour que notre population vive en paix. Nous allons vraiment déployer toute notre énergie pour que la paix et la sécurité reviennent à Goma. Ce n'est pas normal que ce jeune soit tué dans une zone où des policiers étaient en patrouille », explique Jean Paul Lumbulumbu, vice-président de l'assemblée provinciale du Nord-Kivu.
Goma fait face à des cas récurrents des meurtres par des personnes armées. Les agents de l’ordre ont de fois été cités dans ces forfaits. Au début de cette année plus de vingt personnes ont été tuées par balles notamment dans les quartiers Ndosho, Mugunga.
Jonathan Kombi