Au 39ème sommet de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), qui s’est ouvert, ce samedi 17 août 2019, à Dar es-Salaam (Tanzanie), Félix Tshisekedi a proposé la mise en place d’une « coalition régionale contre le terrorisme » en vue de combattre la rébellion d’Allied democratic forces (ADF), accusée d’une série de massacres des civils depuis cinq ans dans la région de Beni, est du pays.
« Je voudrais ici solliciter, en vertu de la Charte de notre Organisation, votre solidarité envers mon pays et son peuple, pour qu’à l’issue de cette session, nous puissions, à l’instar de la Brigade Spéciale qui opère sous le commandement de la MONUSCO et qui avait mis en déroute le Mouvement M23, prendre la ferme résolution de renforcer les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, d’en finir définitivement avec tous ces mouvements qui sèment la mort et la désolation au sein de nos populations. Je propose de créer, à l’image de la coalition mondiale contre le terrorisme, une coalition régionale pour éradiquer ce fléau », a-t-il plaidé.
Le 29 juin dernier, à la veille de la fête de l’indépendance de la RDC, le président congolais avait confirmé les liens entre ADF et le groupe terroriste Etat Islamique.
« Selon les renseignements en notre possession, les ADF se sont inscrits dans cette logique terroriste prônée par l’Etat Islamique. Oui, je confirme que les ADF sont un mouvement terroriste, islamiste, dangereux à la fois pour nous Congolais mais également pour toute la région parce qu’il y a comme une sorte de syndicat du crime terroriste avec les Shebab et les Boko Haram qui ne sont pas très loin, ça c’est clair. Et nous avons l’appui des Etats-Unis mais également de toutes les nations qui forment l’organisation internationale contre le terrorisme. Le Congo en fait partie depuis mon passage à Washington parce que j’avais demandé la solidarité de toutes ces nations qui font face au terrorisme », avait-il affirmé dans une interview à RFI et France 24 à Lubumbashi.
Un rapport rendu public, ce mercredi 14 août, par Human Rights Watch et le Groupe d’étude sur le Congo fait état de 1900 personnes tuées et 3300 d’autres enlevées par les groupes armés en deux, soit entre juin 2017 et juin 2019, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le rapport présente la région de Beni comme « épicentre » des violences, en raison de l’activisme des rebelles ougandais d’Allied democratic forces (ADF). Au moins 31% des meurtres des civils ont été perpétrés à Beni pendant la période sous examen.
Patrick Maki