Le comité laïc de coordination de l'Eglise catholique en République Démocratique du Congo (RDC) déplore la poursuite des tueries des civils dans la région de Beni, dans l'est du pays. Dans un communiqué datant du 13 août dernier, le CLC regrette que ces atrocités s'ajoutent à d'autres maux auxquels sont confrontés des civils dans cette région.
« Dans ce royaume d'impunité totale, la situation de la région de Beni crie vengeance au ciel. Aux frustrations électorales d'hier, suivi de la persistance de la fièvre hémorragique à virus Ebola déclarée urgence sanitaire de portée internationale, s'ajoutent des massacres quotidiens de la population, de surcroît par des méthodes proscrites par des dispositions internationales, y compris pour des animaux », dénonce le CLC.
Les laïcs catholiques constatent qu'avec ces tueries, « Béni est devenu la capitale mondiale des exécutions sommaires et criminelles, au vu et au su de la communauté nationale et internationale ». Le CLC déplore que « ces tristes événements à répétition aboutissent toujours à l'annonce anesthésiante de nouvelles mesures de sécurisation et d'ouverture d'enquêtes indépendantes dont les résultats ne sont jamais au rendez-vous ».
Il appelle la population à prendre conscience et à lutter contre la peur, en prenant son destin en mains. Car, craint-il, ces massacres systématiques et récurrents, « à la machette, à la hache ou par incendie de village » soient « des signaux d'un séisme global qui guette à nouveau notre avenir ».
C’est depuis mi-juillet que des tueries ont, de nouveau, repris dans la région de Beni.
Un rapport rendu public ce mercredi 14 août 2019 par Human Rights Watch et le Groupe d’étude sur le Congo fait état de 1900 personnes tuées et 3300 d’autres enlevées par les groupes armés en deux, soit entre juin 2017 et juin 2019, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le rapport présente la région de Beni comme « épicentre » des violences, en raison de l’activisme des rebelles ougandais d’Allied democratic forces (ADF), avec 31% des meurtres de civils et 77 attaques.
Le CLC préconise la «constitution urgente d'un comité de crise tripartite composée des représentants du pouvoir, de l'opposition et de la société civile, chargé d'examiner cette situation dans sa globalité et d'arrêter des stratégies qui s'imposent pour éradiquer définitivement ces violences».
Claude Sengenya