Gratuité de l’enseignement en RDC : En attendant l’effectivité, deux ONG appellent les parents d’élèves à ne rien payer aux écoles au début de l’année scolaire

Photo ACTUALITE.CD.

En prévision de l’année scolaire 2019-202O dont la rentrée est prévue le 2 septembre prochain, les organisations de la société civile qui œuvrent dans le secteur de l’éducation appellent les parents d’élèves à ne pas payer l’acompte des frais scolaires comme l’exigent déjà certaines écoles. Ce, en attendant les assises du forum national sur la gratuité de l’enseignement de base, qui devra statuer définitivement sur cette question.

Serge Bongedi, coordonnateur de la campagne “Ecole eza mombongo te (l’ecole n’est pas le commerce, en lingala)’’ privilégie une table ronde, qui devrait dissiper tout malentendu autour de la question avant toute action des parents. 

"Nous demandons aux parents de ne pas se laisser faire, de ne  payer aucun franc aux écoles, qu’ils attendent avant de faire quoi que ce soit, cette table ronde qui va certainement fixer une balise sur comment nous allons nous comporter.  Nous disons aussi aux écoles concernées de suspendre toutes les demandes des frais aux parents", a-t-il évoqué. 

Le coordonnateur National de l’ONG Coalition Nationale de l’Education pour tous (Conept), Jacques tshimbalanga, se montre quant à lui “inquiet” par le fait que le gouvernement ait déclaré lors d’un atelier que les parents devraient réfléchir pendant les assemblées générales des écoles sur la question de la prise en charge des enseignants.  

"Le fait que le gouvernement commence à douter de la convocation de cette table ronde, ça rend hypothétique cette gratuité. Que le gouvernement cesse avec cette attitude d’hypocrisie, qui a pris date dans l’histoire de notre pays dans le secteur de l’éducation depuis 2006 en passant par 2010. En quoi ça consiste, le gouvernement déclare qu’il s’agit de la gratuité mais ouvre une parenthèse en disant que les écoles devraient se rencontrer dans les assemblés générales avec les parents pour voir comment soutenir les enseignants. Nous disons non, que l’Etat reprenne sa charge régalienne de prises en charge des enseignant", a-t-il déclaré. 

Ces organisations attirent en même temps l’attention du gouvernement sur la nécessité de supprimer  la prise en charge, par les parents, des frais de motivation, des primes et les multiples frais connexes  fixés par les gouverneurs des provinces et les confessions religieuses et qui sont en augmentation progressive chaque année. Elles demandent aussi la suppression des frais des évaluations certificatives (Tenafep et Examen d’Etat) car pour elle, ces frais sont déjà pris en charge par le trésor public à travers le budget national.

Dans son discours d’investiture en janvier dernier, Félix Tshisekedi avait exprimé sa volonté de matérialiser la gratuité de l’enseignement primaire au pays. Il a réitéré cette volonté, en février, lors de sa visite à Nairobi (Kenya).

"Nous ferons tout pour que la rentrée scolaire prochaine soit gratuite pour l’école primaire et secondaire. On fera tout pour améliorer. Tous les enfants de moins de 18 ans, même ceux qui sont au village, doivent aller à l’école ", avait-il dit lors d’une rencontre avec la diaspora congolaise.

La gratuité de l’enseignement primaire est garantie par la constitution en son article 43. 

 Ivan Kasongo