RDC : Une campagne pour la gratuité de l’enseignement en faveur des enfants des militaires sera lancée ce jeudi à Kinshasa

Les élèves finalistes le jour du début de la dissertation à l’Institut Monseigneur Lubaki au Kongo Central.

« Telema Muana ya Mapinga (Lève-toi l’enfant de soldat, en lingala) » est une association des enfants des militaires et policiers de la République Démocratique du Congo. Elle lutte pour une amélioration des conditions de vie des policiers et militaires ainsi que leurs dépendants. Ce jeudi 15 août, elle va lancer « Muana ya Mampinga, Kelasi ya ofele (gratuité de l’enseignement pour l’enfant de soldat) ».

Déperdition scolaire, baisse de taux de scolarité, c’est une campagne qui part d’un constat.

« Après plusieurs sensibilisations et motivations dans les écoles et les différents camps militaires de la ville de Kinshasa, nous avons constaté ce qui suit : La déperdition scolaire causée par le manque de moyens de nos parents (qui sont les agents de l’Etat les plus vulnérables). En conséquence, le taux de scolarisation est revu à la baisse dans nos milieux de camps », dit Christella Kiakuba, coordonnatrice principale de la nouvelle structure.

Elle ajoute : « Pour faire entendre notre voix, nous avons décidé de lancer la campagne dénommée “Muana ya Mampinga, kelasi ya ofele”, nous voulons une scolarité gratuite pour les enfants des militaires et policiers de la RDC. Une façon de dire aux autorités que si les militaires sont déchargés des obligations scolaires vis-à-vis de leurs enfants, il y aurait également diminution du taux de dérapages dans l’exécution de leur métier ».

La campagne tient également à rappeler les responsabilités des autres acteurs qui participent dans le secteur éducatif, à savoir les parents, les écoles ainsi que les églises.

« Aux parents nous allons mener une sensibilisation porte à porte dans 8 différents camps dont 4 côté militaire et 4 côté policier avec un seul message “tata, maman, tinda muana na kelasi, landela kelasi naye kino suka (papa, maman, envoie l’enfant à l’école et fais son suivi jusqu’à la fin)”.  Aux écoles, nous allons appeler les enseignants à plus de conscience et sensibiliser les directeurs à être rigoureux dans le choix des enseignants. Aux églises, nous allons demander aux différents responsables des aumôneries de nous accompagner dans cette lutte car eux aussi ont des écoles dans des camps et prennent également la charge de certains enfants », ajoute Christella Kiakuba.

"Conscients de la connotation que les gens ont sur les enfants de militaires et policiers de la RDC, nous nous sommes assignés l’objectif de redorer l’image souillée des enfants des militaires et policiers en les conscientisant à travers des camps de motivation et conscientisation", conclut-elle.

Prisca Lokale