RDC : Accusé de mégestion, le médecin directeur de l’hôpital général de Kisangani s’en remet à la commission d’enquête de l’assemblée provinciale

Photo ACTUALITE.CD.

Le médecin directeur de l’hôpital général de référence de Kisangani, Matthieu Bafoa Lotombe, est accusé de « mégestion » par le personnel qui a déclenché une grève, ce lundi 12 août. Médecins et personnels administratifs ont séché le travail et exigent le départ « immédiat » de leur médecin directeur.

ACTUALITE.CD a joint le Dr Bafoa Lotombe. Ce dernier se défend et se met à la disposition d’une commission d’enquête établie par l’Assemblée provinciale de la Tshopo.

« Nous avons été avec le ministre provinciale de la Santé, j’ai essayé d’expliquer les faits. Une commission a été mise en place et elle a fait son travail. Il y a actuellement une commission de l’Assemblée provinciale en cours, qui a demandé aux médecins et infirmiers de l’hôpital que je dirige de rester calmes et ils ne veulent pas écouter. Leur problème c’est de me voir partir parce que, selon eux, il y a eu mégestion. S’il y a eu mégestion, ce n’est pas le problème d’un individu mais d’un comité de gestion qui ne fait pas bien son travail. Ils me pointent du doigt, je ne sais pour quelle raison, ce sont eux-mêmes qui savent ce qu’ils font parce que ces syndicalistes n’ont pas des syndiqués, moi-même je ne les ai jamais vus depuis que je suis à la tête de cet hôpital, près de 9 ans maintenant. Ils ne sont même pas connus du Synamed. Je suis en train d’attendre la suite me réservée parce que les autorités sont en train d’attendre le rapport de la commission. Je suis prêt à accepter toute décision qui sera prise. Ce que moi je veux c’est la paix et une bonne prise en charge des malades », a dit le médecin directeur de l’hôpital général de référence de Kisangani.

Pour le Dr Bafoa Lotombe, il n’y a pas grève mais plutôt révolte à l’hôpital. Il accuse les médecins et le personnel administratifs de troubler la quiétude.

« Ils ne sont pas en grève. Si c’était le cas ils seraient restés dans leurs maisons. Ils sont ici, dans l’enceinte de l’hôpital, en train de siffler, de cadenasser les bureaux, de bloquer les couloirs en criant, sans tenir compte des malades. Ce n’est pas professionnel de leur part.  Ce n’est pas une grève, c’est juste une révolte, une rébellion au sens propre du terme parce que quelqu’un qui a prêté serment ne peut pas agir de cette façon-là. Je n’ai jamais vu un médecin en train de siffler, ni un infirmier saboter un malade en criant à côté de lui », a-t-il déploré.

Les grévistes promettent de mener leur action jusqu’à obtenir le départ de Matthieu Bafoa de la tête de l'hôpital général de référence de Kisangani. Ils lui reprochent aussi « le mépris du social du personnel sous sa gestion avec sabotage des autorités, marqué par son refus unilatéral de payer la prime locale du mois de juin 2019, comme d’usage avant la fête nationale, le trafic d’influence le poussant à diriger l’hôpital par défi, la gestion précaire et opaque de l’hôpital mettant à mal la qualité des soins, l’excès de dictature au sein du comité directeur de l’hôpital avec abus de pouvoir, le sabotage du staff médical, le détournement des fonds de l’hôpital… ».

Thérèse Ntumba