Grève à l’Unikin : Craignant de nouvelles manifestations, les étudiants appellent à un accord entre professeurs et gouvernement

Les étudiants à l'UNIKIN/photo droits tiers

Les professeurs de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) ont déclenché depuis ce mercredi 7 août un nouveau mouvement de grève sèche après l’avoir levée dans le passé suite aux promesses faites par le ministère de tutelle d’améliorer leurs conditions de travail dont l’augmentation de leurs enveloppes salariales.

Cependant, contactés par ACTUALITE.CD, plusieurs étudiants de cet établissement se disent très "inquiets" par rapport à cette décision prise lors d’une assemblée générale de l’association de leurs professeurs (APUKIN).

Giresse Wolombi, étudiant en deuxième année de licence au département de Mathématique-informatique appelle les autorités politique et académiques à trouver un accord pouvant pallier des manifestations en gestation.

« Ça fait cinq ans depuis que je suis étudiant à l’UNIKIN et chaque année, il y a toujours un mouvement de grève. Donc nous prévenons les autorités parce qu’il y a déjà les amis de polytechnique qui ont fait deux ans dans une même promotion sans reprendre l’année. Avec cette grève, ils risquent de passer trois ans dans une même promotion. Ils promettent, si la grève n’est pas levée de débuter des manifestations (…). Nous demandons à nos professeurs de mettre un peu d’eau dans leur vin », dit-il.

Même son de cloche pour Christ Nzuzi, qui dit craindre l’allongement de cette grève. Pour lui, cela pourrait occasionner des émeutes comme l’an passé.

« Ça pourrait toujours intervenir si la grève se prolonge jusqu’au mois d’octobre soit au début de l’année prochaine. Mais pour cette année, c’est différent parce que la grève  intervient à la fin de l’année. La plupart des facultés ont déjà fini avec les examens de la première session », confie cet étudiant de la première licence en démographie.

Amos Kazabako, étudiant à la faculté de droit, appelle les autorités du ministère de l’enseignement supérieur et universitaire (ESU) au respect de leurs engagements envers les professeurs.

« Il y a grève mais les inscriptions continuent quand même. Il n’y a pas de délibération ni de défense de mémoire et TFC. Il y a toujours une possibilité de trouver la solution. Les autorités doivent être conséquent pour éviter ce genre des revendications qui humilient notre université », déclare-t-il.

Pour Chris Musemu, en sa qualité de finaliste en économie mathématique, cette grève profite aux étudiants des autres universités qui vont les devancer sur le marché de l’emploi.

« La conséquence majeure, c’est le retard pour notre insertion dans le marché de l’emploi. Nous serons insérés tardivement contrairement aux ressortissants des autres universités dans ce secteur très concurrentiel. Il y a aussi puis le bouleversement des programmes des étudiant, certains devraient aller en vacances, des voyages, mais avec la grève, c’est compliqué », pense-t-il.

Au mois de novembre dernier, les étudiants de l’UNIKIN avaient organisé des manifestations en réponse à grève déclenchée par leurs enseignants. Ces manifestations s’étaient soldées par plusieurs dégâts matériels et humains parmi lesquels la mort de deux étudiants.

« Le Commissariat provincial de la police ville de Kinshasa informe les kinoises et kinois que les manifestations de colère organisées par les étudiants de l'université de Kinshasa contre la grève des professeurs ont causé plusieurs dégâts matériels et humains. Deux étudiants ont perdu la vie de suite des blessures causées par balle. Le bilan de ces événements fait état, hormis la mort de ces deux étudiants que nous regrettons, de 8 policiers grièvement blessés, 12 véhicules endommagés dont 3 appartenant à la police et 9 aux privés », renseignait un communiqué de la Police publié en date du lundi 12 Novembre 2018.

Ivan kasongo