15 nouveaux pêcheurs congolais ont été arrêtés vendredi 26 juillet dernier par la marine ougandaise, alors qu'ils exerçaient leurs activités de pêche près de Kyavinyonge, localité située à la côte ouest du Lac Edouard, en territoire de Beni (Nord-Kivu).
D'après M. Mbusa Kavalya Noé, président du comité des pêcheurs de Kyavinyonge, la marine ougandaise accuse les pêcheurs congolais d'avoir traversé la frontière lacustre pour pêcher dans les eaux ougandaises. Il signale que leurs matériels de pêche ont aussi été saisi.
"Nous demandons au gouvernement congolais de coopérer avec le gouvernement ougandais pour obtenir la libération de nos compatriotes qui croupissent en prison en Ouganda", plaide M. Mbusa Kavalya Noé au téléphone d'ACTUALITE.CD.
D'après un décompte du comité des pêcheurs de Kyavinyonge, actuellement, 168 pêcheurs congolais sont aux arrêts en Ouganda, dont 111 déjà condamnés à près de trois ans d'emprisonnement pour "violation de l'espace lacustre ougandais".
Le problème de limite lacustre est fréquent sur le lac Edouard dont la République Démocratique du Congo (RDC) partage les eaux avec l'Ouganda. Régulièrement, la marine ougandaise accuse les pêcheurs congolais, originaires des pêcheries situées à la côte ouest du lac, dont Kyavinyonge et Vitshumbi, de "violation de leur espace lacustre", en allant jusqu'à pêcher dans leurs eaux.
Jeudi dernier, au lendemain de la condamnation, par la justice ougandaise, de six autres pêcheurs congolais lors d'un procès en flagrance organisé dans la périphérie de Kampala, la capitale ougandaise, l'organisation congolaise de défense des droits de l'homme, la Voix de sans voix (VSV), a dénoncé l'indifférence des autorités congolaises face à la recrudescence de ces genres d'arrestation et condamnation des leurs citoyens par la justice ougandaise. Pour l'organisation, Kinshasa doit "tout mettre en œuvre pour obtenir la libération des pêcheurs congolais en détention en Ouganda et trouver un compromis avec les autorités ougandaises sur la gestion responsable des tracées de limite sur le lac Edouard".
Joseph Tsongo