RDC : La VSV dénonce l’indifférence de Kinshasa, après la condamnation de six autres pêcheurs congolais par la justice ougandaise

Couchée du soleil sur le Lac Edourd/Ph Joseph Tsongo

La Voix des sans voix pour les droits de l’homme (VSV) dénonce ce qu’elle qualifie d’« indifférence et passivité » des autorités de la République démocratique du Congo (RDC), face à la recrudescence des cas d’arrestations et condamnations des pêcheurs congolais par la justice ougandaise.

Dans un communiqué publié ce jeudi 25 juillet, la VSV signale que, mercredi dernier, six autres pêcheurs congolais, originaires de Kyavinyonge, une pêcherie située à la côte ouest du lac Edouard, en territoire de Beni, ont été condamnés par la justice ougandaise, pour « violation de l’espace lacustre ougandais », lors d’un procès en flagrance organisé dans les périphéries de Kampala, la capitale ougandaise.

La VSV regrette que ces cas surviennent alors qu’une centaine de pêcheurs autres, originaires de la RDC, sont toujours détenus depuis 2018 en Ouganda, et leur cas « ne suscite pas une intervention efficace des autorités congolaises pour leur libération ». Il s’agit, pour l’organisation, « d'une indifférence et d'une passivité » manifestes.

« La VSV invite les autorités congolaises à tout mettre en œuvre pour obtenir la libération des pêcheurs congolais en détention en Ouganda, et de trouver un compromis avec les autorités ougandaises sur la gestion responsable des tracées de limite sur le lac Edouard », plaide l’organisation.

Le problème de démarcation de limite lacustre est fréquent sur le lac Edouard dont la RDC partage les eaux avec l’Ouganda. Régulièrement, la marine ougandaise accuse les pêcheurs congolais, originaires des pêcheries situées à la côte ouest du lac, dont Kyavinyonge et Vitshumbi, de « violation de leur espace lacustre », allant jusque, soit saisir leurs poissons, leurs pirogues ou autres matériels de pêche, soit encore les déporter en Ouganda et les condamner dans des procès le plus souvent expéditif, à défaut du paiement d’une rançon. 

La VSV invite les autorités congolaises à renforcer les mesures sécuritaires dans les zones transfrontalières du lac Edouard pour garantir la sécurité et la vie des pêcheurs congolais.

Claude Sengenya