Les présidents des 26 Assemblées provinciales de la République ont séjourné, à Kinshasa, pour différents ateliers sur le genre et la santé. ACTUALITE.CD a rencontré certains d'entre eux, qui ont relevé les difficultés que connaissent leurs Assemblées. En dehors des questions de désenclavement pour les nouvelles provinces, près de 15 assemblées provinciales de cette nouvelle législature connaissent un retard dans le paiement des émoluments des députés.
Léonard Makombo Ovil’Oshe (Maï-Ndombe)
« Depuis le 22 avril où nous avons commencé à fonctionner, les 21 députés et près de 50 administratifs n’ont pas encore eu leurs émoluments, les primes et les frais d’installation. Nous avons commencé nos activités en retard à cause de la situation sécuritaire de Yumbi mais jusqu’à présent, les députés n’ont pas encore leurs salaires. Nous avons écrit au ministre national du Budget et des Finances, ils ne bougent pas encore ».
Afounde Afongenda (Haut-Uele)
« Nous connaissons des problèmes au niveau des finances. Un président de l’Assemblée qui n’a pas financièrement quelque chose, en quoi est-il président ? (...) Je viens de libérer les députés en vacance parlementaire sans argent. Nous avons fourni des efforts pour la première session ordinaire, nous attendons que ces moyens-là nous parviennent ».
Patrice-Aimé Sesanga (Kasaï Central)
« Il y a des provinces comme la mienne qui dépendent principalement de Kinshasa en terme des moyens de fonctionnement. Nous accusons trois mois de retard sur le paiement des rémunérations. Les gens sont découragés et nous essayons de les motiver par des conseils pour qu’ils répondent aux convocations de l’Assemblée ».
Simon Gbalimo (Nord-Ubangi)
« La dotation qui nous est envoyée est très minime. Elle ne nous permet pas de produire un travail de qualité. Nous n’avons pas de siège. Pour tenir des plénières, nous devons louer des salles. Cette même dotation doit payer le loyer, les émoluments des députés, le personnel politique et les frais de fonctionnement ».
Tshibangu Mwakas (Lomami )
« Nous héritons d’une situation très précaire. L’Assemblée de la Lomami a été fermée depuis une dizaine de mois. Jusqu’à ce jour, nous avons encore l’enveloppe qui était réservée à l’ancienne législature qui comptait en tout 23 députés alors qu’actuellement nous sommes au nombre de 26, et comment l’Assemblée peut bien fonctionner ? ».
Siméon Banga Tchombe (Ituri)
« En Ituri, nous sommes passés de 30 à 48 députés, à ce jour. Mais, il semble que l’Etat ne s’implique pas assez dans la survie de ces députés. Aussi, il n’y a pas régularité dans ces frais de fonctionnement. Même si c’est peu, qu’ils soient au moins réguliers ».
Sur les questions des infrastructures, de la fourniture en eau potable et d’électricité
Floribert Gala Nzienge (Mongala)
« Nous n’avons pas d’électricité, pas d’eau et la rétrocession du gouvernement central nous parvient au compte-gouttes. Au moment actuel, nous avons passé trois mois sans recevoir ces frais de rétrocession, même pour la session extraordinaire, nous n’avons rien eu ».
Benoit Olamba (Sankuru)
« Il y a des provinces qui abritent les anciens chefs-lieux et possèdent des infrastructures. Tandis que de nouvelles provinces telle que le Sankuru connaissent encore de difficultés. Nous connaissons le problème d'archivage des productions législatives, du renforcement des capacités des membres de la nouvelle législature et d’appui logistique ».
Zacharie Lwamira Barhumana (Sud-Kivu)
« Nos assemblées sont dépourvues de tout. Il n'est pas question d'anciennes ou de nouvelles provinces. Pour considérer l'ampleur du problème, il suffit de parcourir toutes les assemblées. Elles n'ont pas d'autonomie financière. Ceux qui nous contrôlent, ce sont nos bailleurs de fonds. Les difficultés font partie de notre vie (...) L’Assemblée provinciale du Sud-Kivu n’est pas épargnée. Il y a des défis à relever. Nous sommes une nouvelle législature, tout ne peut pas être prêt pour le moment mais nous avons l’assurance que tout va être réglé ».
Yves Mwamba Kadima (Kasai Oriental)
« Nous devons exercer notre rôle de contrôle parlementaire, de contrôle de l'exécutif. Mais, nous dépendons encore de l'exécutif, ce qui enfreint à notre devoir de parlementaires ».
Godé Mpoyi (Kinshasa)
« On ne peut pas mettre en exergue les difficultés, parce qu’il y a possibilité de les surmonter. Nous avons aussi nos difficultés mais, nous nous organisons pour les vaincre. Le plus important, c’est le résultat »
24 Assemblées provinciales ont été installées, fin janvier. Celles du Nord-Kivu et de Maï-Ndombe ont été les dernières à être mises en place au mois d’avril dernier.
Prisca Lokale