Nord-Kivu : la société civile plaide pour l'accélération du processus de reddition des groupes armés pour éviter leur réorganisation

Illustration/Un militaire au front près de la ville de Beni.

La société civile du Nord-Kivu appelle le gouvernement congolais à accélérer le processus de reddition des groupes armés actifs dans le territoire de Lubero qui expriment déjà le vœu de se rendre, en vue d'éviter toute tentative de réorganisation. 

Dans une déclaration à ACTUALITÉ.CD, Georges Katsongo, rapporteur de cette structure alerte que suite à la lenteur observée dans le processus de reddition, certains groupes armés tentent de se réorganiser de nouveau, notamment dans la région de Hutwe, à environ 45 Km de Lubero-centre, en allant vers le Graben.

« Il y a près d'une année, l'armée avait chassé des miliciens dans la région de Hutwe, notamment à Talihya, Bukununu, Kandole, Kiribata, Lunyasenge et Muramba, des villages qu'ils occupaient depuis plusieurs mois. Certains exprimaient déjà le vœu de se rendre, mais le processus n'avance pas du côté du gouvernement. Ce qui est risquant pour des communautés, parce que des miliciens tentent de nouveau de se regrouper autour de ces villages qui ouvrent la voie au Graben. Depuis deux semaines, ils renforcent leurs positions, recrutent des jeunes par force, et se livrent aux pillages et incendies », alerte Georges Katsongo.

Ces informations sont corroborées par des sources administratives de Lubero. Richard Nyembo, l'administrateur du territoire, rassure toutefois que depuis le weekend dernier, les forces loyalistes ont été dépêchées dans la région de Hutwe pour rétablir l'autorité de l'Etat, notamment à Bukununu, Kiribata et Lunyasenge où des miliciens ont incendié, il y a moins de cinq jours, des campements de l'armée.

« Si rien n'est fait d'urgence, on risque de replonger la région dans un nouveau cycle de violences. Il faut accélérer le processus de reddition et définir urgemment une stratégie pour la paix et la sécurité durable en territoire de Lubero », prévient Georges Katsongo.

D'après un décompte du Baromètre sécuritaire du Kivu, un projet conjoint du Groupe d'études sur le Congo (GEC) et l'organisation américaine Human Rights Watch (HRW), près de 132 groupes armés sont actifs dans l'Est du Congo, dont une dizaine en territoire de Lubero. Avec l'avènement d'un nouveau régime au pays, nombreux groupes armés expriment le vœu de se rendre. Mais le processus de leur désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) n'a jamais été amorcé.

Claude Sengenya