RDC : le phénomène de réduction en esclavage de femmes et d’enfants par les Bana Mura perdure à Kamonia

ACTUALITE.CD

Les experts de l’ONU Bacre Waly Ndiaye (Sénégal) et Mme Sheila B. Keetharuth (Maurice) ont présenté  rapport final sur la situation au Kasaï devant le Conseil des droits de l’homme ce mardi 9 juillet, à la suite de huit mois de présence au Kasaï et de trois visites d’experts effectuées en RDC depuis novembre 2018.

Ils constatent notamment que le phénomène de réduction en esclavage de femmes et d’enfants par les miliciens Bana Mura dans le territoire de Kamonia perdure. Ils notent également que sur le plan de la lutte contre l’impunité notamment, les enquêtes en cours sur les violences commises dans le Kasaï entre 2016 et 2017 n’ont pas encore débouché sur un verdict.

« Bien qu'il y ait encore des obstacles à surmonter, il est toujours possible de sortir le Kasaï de la crise, d’avancer vers la justice et la résolution inclusive des conflits et le progrès», a encore déclaré Bacre Waly Ndiaye, président de l’équipe d’experts.

Ils ont aussi rappelé l’importance pour le gouvernement de réactiver « sans tarder le processus de réconciliation entamé en septembre 2017 en l’accompagnant de propositions concrètes en termes d’investissements en vue de redynamiser l’économie dans la région du Kasaï ».

Dans ce nouveau rapport, les deux experts constatent également « une volonté de la part des autorités congolaises, y compris celles récemment élues, de punir les crimes graves commis au Kasaï entre 2016 et 2017, ainsi que de créer les conditions nécessaires à une réconciliation des communautés ».

« Avec la diminution des violences au Kasaï, l’arrivée de nouvelles autorités provinciales et la nomination d’un nouveau premier ministre, les conditions sont réunies pour engager la lutte contre l’impunité et envisager la réconciliation des communautés. Mais encore faut-il que les autorités agissent sans tarder », ont –il ajouté.

Ils demandent également à la communauté internationale de continuer à jouer son rôle d’accompagnateur « en vue de soutenir les efforts combinés du gouvernement congolais et des populations concernées ».