Affaire Bosco Ntaganda : à Bunia, les habitants espèrent un verdict qui va dissuader d’autres miliciens

ACTUALITE.CD

Ce lundi 8 juillet, la Cour Pénale Internationale (CPI) rendra le prononcé du jugement dans l’affaire Bosco Ntaganda, ancien chef d'état-major adjoint présumé des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC). Il est accusé de 13 chefs de crime de guerre (meurtre et tentative de meurtre, attaque contre des civils, viol, esclavage sexuel de civils, pillage, déplacement de civils, attaque contre des biens protégés, destruction de biens appartenant à l'adversaire ; et viol, esclavage sexuel, enrôlement et conscription d'enfants de moins de 15 ans et leur utilisation pour les faire participer activement à des hostilités) et de cinq chefs de crime contre l'humanité (meurtre et tentative de meurtre, viol, esclavage sexuel, persécution, transfert forcé de population).

Ces crimes auraient été commis en Ituri en 2002-2003. Le procès s'est ouvert le 2 septembre 2015 et les conclusions orales ont été entendues du 28 au 30 août 2018. Bosco Ntaganda est détenu par la Cour. 

Au total, 2 123 victimes, représentées par les représentants légaux du Bureau du conseil public pour les victimes, Sarah Pellet et Dmytro Suprun, ont participé au procès sur autorisation de la Chambre. La Chambre de première instance a rendu 257 décisions orales et 347 décisions écrites. Le dossier complet de l'affaire, qui contient les écritures des parties et des participants ainsi que les décisions de la Chambre, compte à ce jour plus de 2 300 documents.

A Bunia, les habitants espèrent que justice sera faite.

Quelques réactions recueillies par ACTUALITE.CD avant le prononcé du jugement.

« Nous espérons que la CPI remettra de nombreux ituriens dans leurs droits. Bosco Ntangada a oeuvré en Ituri comme chef de guerre et commandant des opérations de la milice UPC. Nous attendons que la CPI rende un verdict qui va dissuader d’autres seigneurs de guerre, ici ».

« Il y a une rébellion qui est en gestation, son chef a été identifié. Il faut que les FARDC l’appréhendent et que la justice soit faite. Il y a cette milice et il y a les FRPI qui mènent des actions contre les populations ituriennes ».

« Il faut que la décision de la Cour soit dissuasive. Nous espérons également que le procès se passe in situ. On souhaitait que la CPI vienne également ici au moins une fois ».

 « Les attentes sont nombreuses. Les forfaits commis par Ntangada sont graves. La CPI doit le condamner à une peine maximale. Ce verdict, on l’espère, va soulager la population ».

« Il faudra aussi allouer un montant conséquent en faveurs des victimes. Ces victimes ne sont pas dans une seule communauté ».

Franck Asante, à Bunia