L'archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo Besungu, déclare que la situation politique en République démocratique du Congo reste préoccupante en dépit de l’alternance pacifique. Dans une interview publiée, ce mercredi 3 juillet 2019, par Radio Vatican, le successeur du cardinal Laurent Monsengwo affirme que le régime de Joseph Kabila contrôle encore le levier du pouvoir dont les services de sécurités et la Cour constitutionnelle.
« L’actuel président n’a pas les coudées franches pour mettre en application sa politique. L’ancien régime contrôle encore l’essentiel du levier du pouvoir. En commençant par les deux chambres du parlement, la CENI, la Cour constitutionnelle, le service secret, etc. C’est pour ça qu’on se demande de savoir ce qui reste au nouveau président », a-t-il dit.
Pour Mgr Fridolin Ambongo, l’influence du camp de Joseph Kabila sur l’actuel pouvoir s’explique par des conditions dans lesquelles Félix Tshisekedi a été porté à la tête du pays.
« La situation est préoccupante. Vous savez tous de quelle manière l’actuel pouvoir est né. L’actuel pourvoir est né dans le contexte que nous connaissons et que nous avions dénoncé : dans le déni de la vérité. Mais nous nous sommes dits, nous comme pasteurs, on ne s'accroche pas à l’histoire. Parce que même du mal peut sortir le bien. Nous prenons ce pouvoir tel qu’il est là et voir comment on peut tirer le meilleur pour le peuple de Dieu avec ceux qui sont aux affaires », a ajouté l'archevêque de Kinshasa.
Pour Fridolin Ambongo, l’ancien régime influence également la mise en place de nouvelles institutions de la République.
« C’est pour ça que nous attendons que la composition du nouveau gouvernement qui va sortir, que nous attendons pratiquement pendant six mois. Ce qui veut dire qu’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord. Mais, nous, l’église, nous avons dit que nous allons le soutenir parce qu’il veut travailler pour l’intérêt du peuple », explique l’archevêque.
C’est depuis six mois que les Congolais attendent la mise en place de l’équipe gouvernementale issue de la coalition FCC-CACH. Les négociations semblent avoir pris fin.
« Maintenant, il faut se mettre d’accord sur le programme de gouvernement, sur la formation même de ce gouvernement, des hommes et des femmes qui doivent le composer. Et c’est tout ça que nous sommes en train de faire actuellement », avait déclaré, samedi 29 juin dernier, Félix Tshisekedi dans une interview à RFI et France 24, à Lubumbashi.
Le 20 mai dernier, Félix Tshisekedi avait nommé Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Premier ministre.