RDC : Félix Tshisekedi annonce la reconstruction de la prison de Djugu « pour rétablir l’autorité de l’Etat »

ACTUALITE.CD

Félix Tshisekedi a visité, ce lundi 1er juillet, les vestiges de la prison centrale de Djugu, à 75 km de Bunia (Ituri), où son père avait été incarcéré dans les années 80 par les services de Joseph-Désiré Mobutu.

« C’est pour restaurer l’autorité de l’Etat et non pour incarcérer les politiciens, sûrement pas », a brièvement dit à ACTUALITE.CD le chef de l’Etat.

Félix Tshisekedi a visité l’entièreté de ce qui reste de cette prison détruite par les différents conflits armés dans la région. Il était particulièrement ému en entrant dans la cellule où avait été placé son père.

Accompagné notamment de Jean Bamanisa Saidi, le gouverneur de l’Ituri, Félix Tshisekedi a annoncé pour bientôt la reconstruction de cette prison.

« On va sans doute ajouter de nouvelles cellules », a-t-il indiqué.

Félix Tshisekedi séjourne en Ituri depuis dimanche 30 juin.

Contexte

Les violences armées ont resurgi, en avril dernier, dans le territoire de Djugu. L’armée a identifié un certain « Ngudjolo » comme le chef de la milice dont les hommes opèrent dans plusieurs localités de Djugu et dans la chefferie de Mokambo, en territoire de Mahagi. 

Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia, a dénoncé, pour sa part, l’existence d’une « secte mystico-religieux » dénommée CODECO, qui encourage les violences ayant déjà fait plus d’une centaine de morts dans le territoire de Djugu. L’armée a annoncé, le jeudi 27 juin, la conquête du bastion des miliciens, situé dans la forêt Wago, après deux jours d’intenses combats dans le cadre de l’opération « Zaruba ya Ituri (Ndlr : la tempête de l’Ituri) ». 

Le territoire de Djugu avait déjà été secoué par des violences meurtrières en 2017 et 2018. Plus de 200 civils avaient été tués, des villages entiers incendiés et plus de 2000 personnes avaient traversé le lac Albert pour vivre en Ouganda. Des centaines de déplacés internes, arrivés à Bunia, étaient installés autour de l’hôpital général. Cette année, le HCR a dénombré plus de 300 000 personnes qui ont fui les violences, depuis début juin, dans les territoires de Djugu et Mahagi.