RDC : Les détenus de la prison centrale de Kananga transférés dans un camp de l'armée

Photo ACTUALITE.CD.

115 détenus de la prison centrale de Kananga (Kasaï Central) ont été transférés le vendredi 28 juin 2019 au camp militaire Bobozo, dans l’est de la ville.  

Les autorités expliquent cette décision par les évasions massives récemment enregistrées dans cette maison carcérale et annoncent la réhabilitation de cette dernière.  

« La décision a été prise par la haute hiérarchie du pays à la suite des évasions à répétition et du climat de quasi insurrection qui régnait à l'intérieur de la prison. Les détenus avaient chassé les administratifs et contrôlaient la prison. Ils faisaient entrer des armes blanches et préparaient un affrontement avec les forces de l'ordre qui gardaient la prison mais dehors. La hiérarchie a pris la décision de remettre de l'ordre. Pour l’instant, on va d'abord réhabiliter les cellules et les séparer du bloc administratif. Et les détenus seront ramenés », explique Godé Mubiayi, ministre provincial de la justice du Kasaï Central.

Le parquet militaire qui a supervisé la délocalisation des détenus ne précise pas la durée des travaux de réhabilitation de la prison.

« Je ne sais combien de temps la réhabilitation va prendre mais au finish,  ils reviendront dans la prison », affirme le colonel Cyprien Muwawu, avocat général près la justice militaire. 

De son côté l'association congolaise pour la défense des droits de l’homme, ACDHO n’approuve pas le transfert des détenus dans un camp militaire.

« C'est inconcevable. Il existe à côté de la prison de Kananga un autre immeuble sous-jacent à la prison. Pourquoi ne pas le réhabiliter mais envoyer les détenus dans un camp militaire. Est-ce que les avocats et les familles peuvent avoir accès facile ? », s'interroge Arthur Padinganyi,  coordonnateur de l'ACDHO. 

La même source indique que d’autres détenus ont été transférés dans des cachots de l’Agence national de renseignements (ANR).

Plusieurs évasions ont eu lieu au mois de mai dernier à la prison centrale de Kananga. Parmi les évadés, deux meurtriers présumés des experts de l'ONU. Quelques évadés ont été tués par les gardes de la prison.

Sosthène Kambidi