Ituri : « J’ai envoyé le général Amisi ici pour voir avec l’armée comment mettre fin aux violences » Tshisekedi

Photo ACTUALITE.CD.

Félix Tshisekedi a tenu un meeting, ce dimanche 30 juin 2019, à Bunia. Il a dit à la population qu’il a dépêché en Ituri, le général Gabriel Amisi, chef d’état-major général adjoint des FARDC, afin de travailler avec l’armée pour mettre fin aux violences qui sévissent dans le territoire de Djugu (au nord de Bunia).

« Le diable ne veut pas lâcher la RDC, il a attisé le feu ici en Ituri alors qu’il y avait la paix. J’ai résolu de venir ici pour voir comment rétablir rapidement la paix. C’est ainsi que j’ai envoyé le général Gabriel Amisi, ici, pour voir avec l’armée comment mettre fin aux violences. Je n’ai pas encore le rapport du général Amisi et ses collègues avec qui il a travaillé. Après ce meeting, je vais les recevoir pour qu’ils me présentent le rapport sur la situation en Ituri », a déclaré Félix Tshisekedi.

Il va recevoir les représentants des communautés locales.

« Nous sommes fils et filles d’un même pays, il ne faut pas que nous nous entre-tuons. Je vous connais comme une population paisible. Cultivons l’amour. Aujourd’hui ou demain, je vais recevoir les représentants de toutes les communautés de l’Ituri. Le message que j’apporte est celui de la paix et de l’amour. Sachez que nous avons un pays que Dieu aime tant. Dieu aime ce pays à tel point qu’il y a placé la sagesse à tous les coins. Mais comme le diable est jaloux, il a introduit la haine et la division parmi nous alors que chaque fils a sa place dans ce pays. Nous n’avons pas besoin de nous entre-tuer », a-t-il dit.

Contexte

Les violences armées ont resurgi, en avril dernier, dans le territoire de Djugu. L’armée a identifié un certain « Ngudjolo » comme le chef de la milice dont les hommes opèrent dans plusieurs localités de Djugu et dans la chefferie de Mokambo, en territoire de Mahagi. 

Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia, a dénoncé, pour sa part, l’existence d’une « secte mystico-religieux » dénommée CODECO, qui  encourage les violences ayant déjà fait plus d’une centaine de morts dans le territoire de Djugu. L’armée a annoncé, le jeudi 27 juin, la conquête du bastion des miliciens, situé dans la forêt Wago, après deux jours d’intenses combats dans le cadre de l’opération « Zaruba ya Ituri (Ndlr : la tempête de l’Ituri) ». 

Le territoire de Djugu avait déjà été secoué par des violences meurtrières en 2017 et 2018. Plus de 200 civils avaient été tués, des villages entiers incendiés et plus de 2000 personnes avaient traversé le lac Albert pour vivre en Ouganda. Des centaines de déplacés internes, arrivés à Bunia, étaient installés autour de l’hôpital général. Cette année, le HCR a dénombré plus de 300 000 personnes qui ont fui les violences, depuis début juin, dans les territoires de Djugu et Mahagi.