RDC : Appel du Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) à trouver des solutions urgentes pour mettre fin à "l'effusion de sang" en Ituri

Ph. Droits tiers

Face à une nouvelle flambée de violence, ayant fait plus de 160 morts et forcé 300 000 personnes à fuir leurs localités dans la province de l'Ituri, le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) a appelé, mercredi 26 juin 2019, la communauté internationale à "trouver d'urgence des solutions pour mettre fin à l'effusion de sang et empêcher une catastrophe humanitaire.". Dans un communiqué rendu public et dont ACTUALITE.CD dispose d'une copie, l'ONG évoque des "violences atroces" dont de viols et de massacres de populations civiles en Ituri, province embrasée par des tueries attribuées par l'armée et la société civile aux "assaillants" issus de la communauté lendu. La communauté internationale "nullement préoccupée"  « De nouvelles personnes déplacées, le manque de fonds, la quasi ou l'absence totale d'accès humanitaire en raison de l'insécurité et de la propagation d'un virus mortel, poussent chaque jour un peu plus la RD Congo au bord du désastre ", a déclaré Maureen Philippon, Directrice Pays du Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC).

La responsable note que la communauté internationale "ne semble nullement préoccupée" alors qu'une "nouvelle catastrophe humanitaire est en cours" dans cette province issue du démembrement de l'ex-province Orientale.

"Nous assistons en Ituri à un niveau de violence quasi sans précèdent avec des atrocités contre les populations civiles et des violations des droits de l'homme. Une fois de plus, ce sont les civils qui paient le prix de cette violence abjecte. Nous entendons parler de meurtres sans discernement, de violences sexuelles, de villages incendiés et de bien d’autres formes d’atrocités contre les femmes, hommes et enfants", a précisé Philippon , indiquant qu'une attention "immédiate est plus que nécessaire !".

Plus de 160 morts et 300 000 déplacés 

Depuis le début du mois de juin, d'intenses violences intercommunautaires dans le territoire de Djugu ont forcé plus de 300 000 personnes à fuir et à chercher refuge dans les territoires voisins, selon les chiffres de l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés. Plus de 160 personnes ont été tuées et des villages entiers ont été brûlés et abandonnés, selon les autorités provinciales. Les déplacés se sont rués vers Bunia, chef-lieu de la province et vers d’autres endroits sécurisés dans les territoires de Djugu, Mahagi et Irumu. "Les conséquences épouvantables de la violence en RD Congo sont constatées chaque jour sur le terrain. C’est frustrant de réaliser que la crise humanitaire et les déplacements forcés en RD Congo continuent d’être traités comme un non-événement par le reste du monde", a déclaré Philippon. Cette dernière situation d'urgence risque d'épuiser les ressources humanitaires disponibles déjà limitées. Au 25 juin, seulement 21 % des fonds requis par les agences humanitaires avaient été reçus. Le Conseil annonce la distribution de la "nourriture, des abris et des articles ménagers essentiels" aux déplacés, dans les prochaines semaines à Bunia, mais trouve que cela "ne sera pas suffisant pour répondre aux besoins". "Nous appelons la communauté internationale à transformer leurs déclarations de profonde préoccupation en actions urgentes afin que nous puissions venir en aide au plus grand nombre possible de personnes déplacées et alléger leurs souffrances," a ajouté la cheffe du NRC en RDC. Christine Tshibuyi