La Mission des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) a déployé trois détachements militaires dans les territoires de Djugu et de Mahagi afin de « dissuader » les auteurs des tueries auxquelles les populations font face en ces lieux.
La mission dit ne pas avoir le bilan des personnes tuées la semaine dernière, même si Radio Okapi a parlé de 161 corps retrouvés le week-end dernier dans plusieurs localités de la chefferie de Mahema Nord.
« Nous n’avons pas le bilan de dernières tueries. Nous sommes très préoccupés par ce qui se passe surtout que ce sont les populations civiles qui sont les premières victimes. Il y a énormément des déplacés. Il y a actuellement trois détachements militaires dont deux dans le territoire de Djugu et un dans le territoire de Mahagi pour la protection de la population. Cela a un effet dissuasif pour empêcher ceux qui souhaitent mener l’attaque et pour rassurer la population », a déclaré lundi à ACTUALITE.CD Florence Marshall, porte-parole de la mission.
Le président congolais, Félix Tshisekedi, s’est dit ce mardi « scandalisé » par les tueries des civils à Djugu. La Monusco laisse tout de même aux FARDC la responsabilité de lancer des offensives contre les miliciens.
« La force de la Monusco intervient en soutien à l’armée congolaise, c’est une fonction régalienne de l’Etat de protéger la population. Mais quant à mener les actions offensives contre les milices, ce sont des opérations qui doivent être menées par les forces armées de la République démocratique du Congo », a martelé la porte-parole.
Le gouverneur de l’Ituri, Jean Bamanisa, qui s’est rendu la semaine dernière dans les zones concernées par les tueries, multiplie des concertations avec les différentes communautés des territoires de Djugu et de Mahagi. Il s’est entretenu notamment avec les leaders religieux ainsi que les députés provinciaux. Initiative également soutenue par la Monusco qui « fait des approches afin d’engager les différentes communautés pour pouvoir régler le problème de façon pacifique ».
Les dernières attaques sanglantes ont été perpétrées dans les localités de Pawi, Tshinji et Zendro du groupement Dendro et ont causé le déplacement de 12 000 familles enregistrées au centre commercial de Bule.
Patrick Maki