RDC/Députés invalidés : L'Eglise protestante constate "avec regret" la "violation" de la loi électorale par la Cour constitutionnelle

Les communicateurs de l'ECC

Représentée sous la bannière "Eglise du Christ au Congo (ECC)", l'Eglise protestante de la République démocratique du Congo a dénoncé, jeudi 13 juin, la violation de la loi électorale par la  Cour constitutionnelle - qui a invalidé en dehors des délais, en début de semaine, une trentaine de députés dont 23 de l'opposition.

"L'ECC constate avec regret la violation de la loi électorale d'autant plus que cette loi dit que les invalidations doivent se faire dans les 60 jours. Que la Cour constitutionnelle puisse invalider les députés au mois de juin, 5 mois après, c'est violer la loi", a déclaré au cours  d'une conférence de presse, à Kinshasa, le pasteur Moïse Gbema, directeur de cabinet du président de l'ECC.

"Ces arrêts n'ont aucun effet ?"

Une vingtaine de députés de l'opposition ont été invalidés dans le cadre des contentieux électoraux qui opposaient plusieurs candidats malheureux aux vainqueurs des législatives nationales.
"On se rend compte que la Cour, qui est censée garantir la justice dans ce pays, a violé la loi", a insisté le responsable, regrettant le fait que les "arrêts de la Cour ne peuvent pas être attaqués".

"Est-ce qu'il faudra dire que parce que la Cour a violé la loi, ses arrêts n'ont aucun effet ?", s'est interrogé le responsable protestant.

Un gros risque

Intervenant au cours de la même conférence de presse, le révérend Eric Senga Nshimba, porte-parole de l'ECC, a affirmé que la Cour constitutionnelle "n'est pas au-dessus de la constitution" et "ne peut pas la réécrire".

"C'est un gros risque que nous courrons comme Nation. A l'allure où vont les choses, il ne faut pas que les institutions perdent leur crédibilité, leur légitimité et leur sens d'autorité", a déclaré M. Senga.

"Lorsque le peuple perd la confiance en ses institutions notamment la Cour constitutionnelle, le risque est que le pouvoir soit extra-institutionnalisé. C'est ce que nous vivons en terme de soulèvement et de déviation. Et c'est un gros risque que nous courons comme nation", a-t-il ajouté.

Le ralliement de cette confession religieuse aux revendications de l'opposition intervient au lendemain de l'annonce d'une série de manifestations de l'opposition contre la Cour constitutionnelle. 

Lancées ce jeudi 13 juin, elles iront jusqu'au dimanche 30 juin. Ces protestations incluent le boycott des activités parlementaires par les députés et sénateurs l'opposition.     

Annonçant ces manifestations, l'opposant Martin Fayulu a dénoncé "l'assassinat de la démocratie" par le président Félix Tshisekedi et son prédécesseur, Joseph Kabila.

Christine Tshibuyi