RDC : Près de 300 cas de violences subies par les femmes enregistrées par CAFCO pendant les scrutins de décembre et mars.

Les membres du CAFCO lors de la présentation du rapport final. Ph/Fonseca Mansianga

Le cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) a présenté ce jeudi  le rapport final sur la médiation électorale et d’alerte précoce des scrutins du 30 décembre et  31 mars 2019. Le CAFCO a dressé un tableau sombre sur le traitement réservé aux femmes dans les centres de vote le jour de ces élections.

Dans son rapport final,  le CAFCO a noté 288 cas de violences faites aux femmes dans le 180 centres de vote couverts par ses 360 médiateurs et médiatrices électoraux dont 293 femmes et 67 hommes déployés afin de prévenir, de gérer et de résoudre les problèmes électoraux dans les centres de vote. 

Violences élevés à Butembo, Beni, Kananga et Mbuji-Mayi

Les  violences citées dans le rapport sont: les injures (33), voies de fait (40), actes de corruption (19), menaces (44), violence verbale (68), coups et blessures (2), propos discriminatoires (36) et autres (41). Les cas les plus élevés de violence ont été enregistrés à Butembo (63), Beni (52), Kananga (44) et Mbuji-Mayi (37).

La structure dit avoir constaté que les auteurs de ces conflits, répertoriés au nombre de 854, sont les électeurs, les agents électoraux, les témoins de candidats ou de partis politiques, les candidats et les forces de sécurité. Parmi les victimes de ces abus  figurent également les agents électoraux femmes, les témoins femmes, les candidates et les forces de sécurité femmes. 813 conflits ont été directement gérés par les médiateurs et médiatrices tandis que 45 cas ont nécessité l’intervention urgente de la cellule de veille. Les causes des conflits spécifiées dans le rapport sont entre autres, la non-maîtrise de la procédure de vote, l’amateurisme de certains membres des bureaux de vote, la délocalisation ou suppression/fusion de certains bureaux de vote, l’omission des noms de certains électeurs sur les listes électorales, les tentatives d’achat de vote par les partisans de certains candidats et l’ouverture tardive des bureaux de vote.

Recommandations de CAFCO

« Il revient à l’Etat, de veiller à la sécurité du processus électoral par une meilleure formation des agents affectés à sa sécurité ; à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) d’intégrer les médiatrices comme partie prenante au processus électoral ; aux partis politiques de former suffisamment leurs militants ainsi que leurs mandataires sur le procédure de vote ; même recommandation aux missions d’observation pour les observatrices et au partenaire technique et financier d’appuyer une étude pour identifier les motivations profondes des violences subies par le les femmes dans les villes les plus touchées par celle-ci », souligne le rapport de CAFCO.

Le CAFCO se dit satisfaite du travail abattu par ces envoyés et annonce la mise en place d’un corps de médiatrices et médiateurs électoraux susceptibles d’être mobilisés lors des prochaines échéance électorales. . Les émissaires de CAFCO étaient présents dans 11 villes à savoir : Kinshasa, Matadi, Kikwit, Kananga, Mbuji-Mayi, Lubumbashi, Kolwezi, Kisangani, Goma, Beni et Butembo. L’organisation a justifié le choix de ces zones par le poids de l’électorat et les conflits récents.

Fonseca Mansianga