RDC/Ebola : “ Nos équipes rencontrent quotidiennement des personnes qui doutent de l’existence du virus ” (OXFAM)

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Alors que le ministère de la Santé a annoncé la barre de 2000 cas de fièvre à virus Ebola, franchie depuis le dimanche 2 juin, l’ONG OXFAM dit avoir appris par le truchement de son personnel que certaines personnes doutent encore de l’existence effective de la maladie à virus Ebola.

OXFAM indique que ces personnes refusent de se faire vacciner ni soigner dans une clinique, préférant rester dans leurs domiciles.

« Nos équipes rencontrent encore quotidiennement des personnes qui doutent de l’existence du virus. Alors que nous travaillons à changer cela, trop de cas ne sont pas détectés car de nombreuses personnes qui présentent des symptômes évitent le traitement. Ce manque de confiance de la population rend impossible la rupture de la chaîne de transmission du virus », déclare OXFAM dans son communiqué signé par Corinne N’Daw, directrice pays de l’ONG.

OXFAM précise que des attaques violentes subies ces derniers mois notamment à Butembo ont poussé plusieurs organisations humanitaires à suspendre leurs interventions occasionnant l’augmentation des cas de cette maladie.

« De plus, la multiplication des attaques violentes au cours des derniers mois nous a obligé ainsi que la plupart des organisations humanitaires à suspendre nos activités à plusieurs reprises. Ces interruptions ont sérieusement entravé les activités de vaccination, la décontamination des maisons ainsi que les inhumations qui doivent se faire dans des conditions de sécurité optimales. Ceci a entraîné les récentes augmentations de cas et nous craignons qu'un autre pic se produise dans les prochaines semaines », poursuit le même communiqué.

OXFAM suggère “l’instauration d’un dialogue avec les communautés” afin de trouver avec elles des “solutions sûres pour contenir le virus”.

Depuis le début de l’épidémie, 188 aires de santé réparties dans 22 zones de santé, à travers les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, ont enregistré au moins un cas d’Ebola. Mais, à la date du 2 juin 2019, "neuf zones de santé, dont 106 aires de santé (soit 56% du total), ont passé plus de 21 jours sans notifier de nouveaux cas confirmés", affirme le ministère.

Les neuf zones de santé concernées sont Kyondo, Oicha, Kayna, Mutwanga, Komanda, Bunia, Rwampara, Nyankunde et Tchomia, dans les deux provinces.

Avec 1 346 décès causés en 10 mois, l’actuelle épidémie de fièvre hémorragique Ebola est la 10ème et la plus grave enregistrée sur le sol congolais, depuis 1976. Elle est la deuxième, la plus grave, après celle qui a frappé l'Afrique de l’Ouest en 2014 (plus de 11 000 morts en Guinée, Sierra Leone et au Liberia principalement).

Japhet Toko