Invité par la police judiciaire pour des "renseignements utiles", l'opposant Martin Fayulu Madidi accusé "d'incitation à la haine ethnique", "massacre des balubas", "pillages", "atteinte aux droits garantis" et "crime de génocide et crimes contre l’humanité", a annoncé, ce samedi 4 mai, à ACTUALITE.CD, qu'il va répondre à l'invitation de la police.
"Ils m'ont invité, j'irai pour savoir de quoi ça retourne et que le plaignant me dise de quoi il se plaint. C'est quoi un crime de génocide, incitation à la haine tribale et qu'il donne les propos qu'il m'attribue, insinuant ce qu'il me reproche", a déclaré Martin Fayulu, rentré en RDC le dimanche 28 avril dernier.
Il s'y rendra également pour que "ces gens-là disent qui les envoient. (...) Je ne comprends pas aujourd'hui cette diversion, cette distraction, les vrais problèmes sont là", a ajouté l'opposant autoproclamé président légitime de la République démocratique du Congo (RDC).
Si Fayulu compte s'y rendre, il ne sera pas seul, car il se fera accompagner de ses électeurs au quartier général de la police judiciaire congolaise, dans la commune de la Gombe.
L'Invitation lui a été adressée après qu'un certain Jean-Claude Ngoy Lufuluabo, a déposé une plainte au parquet général près la Cour de cassation.
Le parquet général a chargé la coordination de la police judiciaire d'ouvrir une enquête à la suite de la plainte déposée contre le perdant de l'élection présidentielle du 30 décembre 2018.
En février dernier, un groupe de personnes se revendiquant comme partisans de Fayulu avaient été filmées au cours d'un meeting à la place Sainte Thérèse de Ndjili, scandant des chants hostiles aux baluba, ressortissants des provinces de la région du Kasaï d'où est originaire le président Félix Tshisekedi.
Des situations similaires avaient été rapportées dans le Kwilu, province d'origine de Martin Fayulu, qui a récemment qualifié le président Tshisekedi de "pantin" ou encore "placebo".
Les meetings de Fayulu, depuis la proclamation de sa défaite, sont émaillés d'appels à l'insurrection et à la violence de la part de ses partisans. Des appels condamnés, à maintes reprises, par Fayulu et la coalition Lamuka, qui avait soutenu sa candidature à la présidentielle.
Dans un pays déchiré par des conflits armés et tensions interethniques, cette situation avait inquiété de nombreuses ONG et l'Eglise catholique via la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
Christine Tshibuyi