Rassemblement de solidarité des femmes congolaises à Kinshasa : un deuil national pour les victimes de la guerre de l’Est

Photo/droits tiers
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Les femmes de la société civile congolaise, dans toute leur diversité, se sont réunies ce lundi 3 février 2025  à Kinshasa pour observer un deuil national. 

Vêtues de noir et de rouge, symboles du deuil et du sang des Congolais qui ne cesse de couler, elles ont exprimé leur solidarité envers le peuple de l'Est, tout en réaffirmant leur rejet des atrocités qui continuent de déstabiliser le pays.


Parmi elles figuraient des mamans maraîchères, des femmes catholiques et de nombreuses autres représentantes de la société civile, toutes unies pour soutenir les victimes. Un livre de messages a été mis à disposition, offrant à chaque participante l’opportunité de témoigner de son engagement et de sa compassion envers les familles endeuillées.


Pour Anny Modi, porte-parole et coordonnatrice de l’association AFIA MAMA, il était essentiel pour les femmes de rendre hommage aux victimes de l'Est, tout en soulignant la nécessité d’établir un couloir humanitaire. 

« Ce lundi est donc un moment de deuil pour nous. Le pays est en guerre et en deuil. Nous devons honorer nos morts, mais aussi nos vaillants soldats des FARDC qui se sont sacrifiés pour notre nation. Nous voulons aussi offrir à ceux qui ne peuvent pas se rendre à Goma l'opportunité d’exprimer leur douleur et de rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie. C’est pour cela qu’un livre de messages a été mis à disposition, et non un simple livre de condoléances, car nous y retrouvons des messages de paix, des appels à la fin de la guerre, ainsi que des revendications de la population concernant l’accès à l’eau, la nourriture, les médicaments et surtout la sécurité », a-t-elle déclaré, dénonçant l’abandon des femmes et des filles victimes de violences sexuelles.


« Les hôpitaux à Goma sont débordés et les survivantes de violences sexuelles ne reçoivent pas une prise en charge adéquate, car l’urgence est donnée aux blessés de guerre et non aux femmes violées. Nous pensons également à tous les déplacés qui vivaient déjà dans des camps avant la prise de Goma. On leur a demandé de retourner chez eux, mais retourner où ? Ces familles ont quitté leurs villages pour fuir la guerre. Pouvez-vous imaginer qu’ils soient à nouveau contraints de fuir pour échapper à un autre conflit ? Beaucoup vivent dans la précarité, à la belle étoile. Nous tenons à remercier les églises, les écoles et les familles qui leur offrent un toit et un peu de réconfort », a-t-elle renchéri.

Ce rassemblement a permis aux femmes de se mobiliser d’une seule voix, appelant à la paix et à la fin des violences. Le message était clair : il est temps de mettre un terme à cette guerre qui n’épargne personne, surtout pas les plus vulnérables.


Nancy Clémence Tshimueneka