L'invitation adressée à Martin Fayulu par le commissaire général adjoint de la police judiciaire, Jean Baelongandi, pour “incitation à la haine tribale, massacre des baluba, pillages, atteintes aux droits garantis et crime de génocide ainsi que crimes contre l'humanité”, a suscité des remous dans la famille politique du candidat malheureux à la présidentielle du 30 décembre 2018.
Contacté par ACTUALITE.CD, Mike Mukebayi, député provincial et membre de la coalition Lamuka, note "l'amateurisme" dans la démarche de la police.
" C'est quoi cette invitation ? Pourquoi celui qui a accusé n'a pas saisi le tribunal pour une si grave infraction ? Ce n'est pas au niveau de la police judiciaire de le faire. S'il y a eu infraction d'incitation à la haine tribale, la police n'a qu'à transmettre l'affaire au tribunal après avoir réuni tous les éléments de preuve. La police appelle Fayulu pour l'entendre sur quoi ? C'est de l'amateurisme ", a déclaré Mike Mukebayi.
L’élu de Lingwala a, par ailleurs, fustigé ce qu'il qualifie “d'arbitraire” du pouvoir actuel.
"C'est le pouvoir actuel qui a instrumentalisé l'affaire. C'est un pouvoir d'arbitraire. Ils peuvent compter sur notre détermination... ", a-t-il ajouté.
En février dernier, un groupe de personnes se revendiquant comme partisans de Fayulu avaient été filmées au cours d'un meeting à la place Sainte-Thérèse de Ndjili, scandant des chants hostiles aux baluba, ressortissants des provinces de la région du Kasaï d'où est originaire le président Félix Tshisekedi.
Des situations similaires avaient été rapportées dans le Kwilu, province d'origine de Martin Fayulu, qui a récemment qualifié le président Tshisekedi de "pantin" ou encore "placebo".
En début de semaine, Typhon Kin-Kiey Mulumba, allié de Félix Tshisekedi, a mis en garde Martin Fayulu, lui rappelant qu'il "existe des lois et des magistrats au Congo". Kin-Kiey réagissait aux critiques acerbes et menaces de l'opposant à l'encontre du président de la République.
De retour à Kinshasa, dimanche 28 avril dernier, après une tournée euro-américaine, Fayulu, autoproclamé "président légitime de la RDC", a appelé à la démission du président Tshisekedi dont il conteste toujours la victoire à la présidentielle.
Denys Ndjoko