Le député national élu du territoire de Walungu dans la province du Sud-Kivu a appelé ce vendredi 12 avril les groupes armés opérant dans la province à quitter la forêt car, selon lui, aucun motif ne justifie leur activisme.
"Je voudrais saluer l'avènement de l'alternance et profiter de notre séjour au Sud-kivu pour appeler tous les groupes armés nationaux d'abord de quitter la forêt, de se rendre dans les centres d'accueil prévu pour les accueillir. Nous venons d'être informé par la région militaire qu'il y a des centres d'accueil où on reçoit tous les maï-maï, tous les Raïa Mutomboki parce que chez nous, c'est désormais chacun qui crée des groupes armés comme on crée des entreprises. Nous les invitons de quitter la forêt, qu'ils soient ceux qui veulent aller dans l'armée, qui veulent intégrer la police, ceux qui veulent reprendre la vie normale, qu'ils intègrent la vie civile. Après cette période de patience, nous voudrions, nous comme élus inviter plus tard le gouvernement de traquer tous ceux qui auront résisté. Nous invitons nos frères et sœurs de rentrer. Ce moment n'est pas à la guerre, aucun motif ne justifie plus votre présence (campement) dans les forêts. Nous vous invitons de revenir à la maison" a dit le député Amato Bayubasire à ACTUALITE.CD
Aux rebelles burundais (FOREBU, FNL) ou encore aux rwandais FDLR, Bayubasire a lancé un appel pour un retour dans leur pays avant qu'ils soient traqués par les FARDC.
" Nous voudrions aussi nous adresser à ces groupes armés étrangers, de rentrer dans leur pays, le Congo n'est pas cette forêt ou chacun doit faire sa loi. Vous et vos dépendants, vos enfants et vos femmes, vous devriez vous rendre à la MONUSCO pour rentrer chez vous. Nous avons besoin de la quiétude chez nous, et par conséquent, nous voudrions que chacun de nous, soutienne le chef de l'État, soutienne le nouveau changement qu'il y a eu pour que la paix règne au pays et que nos populations vivent dans la paix. La population au Sud-kivu a principalement besoin de la paix et cette paix est le fait que les groupes armés nationaux se rendent et qu'es les étrangers rentrent chez eux" explique ce dernier.
Qualifié jadis de groupes d'auto-défense pour leur lutte contre les des groupes armés étrangers dans l'Est de la RDC , les Maï-Maï, notamment Raïa Mutomboki sont aujourd'hui pourchassés par les FARDC. Des groupes qui n'ont pas raison d'être avec l'avènement de la démocratie, croit l'élu.
"Au delà des questions qui sont entrain d'être étudiées par le service qui gèrent la question particulièrement, nous ne pensons pas que les conflits tribaux puissent être un motif des groupes armés parce que si chaque tribu voudrait ait son propre groupe armé, alors on va être dans la jungle. Il n'y a que les forces armées et policières qui doivent sécuriser les citoyens et donc les cours et tribunaux. Chaque groupe tribal a elu les députés qui les représentent qu'ils plaident au gouvernement pour que le gouvernement puisse résoudre leur problèmes. Nous voudrions ainsi décourager nos populations qui collaborent avec les groupes armés. Il n'est pas normal que ça soit nos populations qui participent elle-mêmes à leur insecurisation. Ils doivent plutôt participer en donnant des informations aux services de sécurité pour les sécuriser".
Le Sud - Kivu fait face aux multiples tracasseries orchestrées par des groupes armés qui érigent des barrières.
D'autres barrages routiers sont érigés par les forces de l'ordre dont les unes appelées "massages" dans la ville de Bukavu, chef - lieu de la province. Les chauffeurs sont contraints de payer 500 francs congolais. Une mise en garde sévère leur est lancée.
"Aux services de l'Etat qui érigent des barrières par ci par là, il est temps de démanteler toutes ces barrières afin que la liberté de circulation de nos citoyens soit garantie. Avec le président Félix et son directeur de cabinet, ils seront sévèrement châtiés", lance Bayubasire.
Justin Mwamba à Bukavu