Investi depuis le 24 Janvier dernier comme président de la République Démocratique du Congo, Felix Tshisekedi n'a toujours pas formé le gouvernement. Pourtant en mars dernier, Tshisekedi avait annoncé le début des discussions pour la formation du gouvernement.
Le retard dans la mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale inquiète la société civile et la classe politique. Pour Me Jean-Claude Katende, coordonnateur de l’Association africaine des droits de l’homme (ASADHO), le pays pays est plongé dans une incertitude.
"C'est l'immobilisme, en plus nous savons dans quelle direction le pays va. Le gouvernement n'est pas mis en place, le premier ministre n'est pas nommé et aucune autorité officielle ne donne l'information à la population pourquoi le Premier ministre n'est pas nommé ", s'inquiète Jean Claude Katende.
Le Cap pour le changement (CACH), regroupement politique piloté par Félix Tshisekedi n’a pas la majorité parlementaire. Le premier ministre devra provenir du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila.
"Mais si les congolais du FCC disent qu'ils ont déjà envoyé le nom du premier ministre au Président de la République, ce dernier devra nous dire pourquoi il ne le nomme pas?", s’interroge M. Katende.
S’agit-il d’un blocage dans les discussions ?
Pour Steve Kivuata, cadre de la coalition Lamuka qui a soutenu la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle, le « hold up » électoral est à la base du blocage dans la formation du gouvernement.
" Nous estimons que le blocage d'aujourd'hui est la conséquence du hold-up électoral qui a été orchestré. Cela nous a produit un monstre, un président d'une famille politique autre que la majorité parlementaire", a-t-il dit dénonçant la perte de par la population congolaise de "50% du pouvoir d'achat de 2016 à aujourd'hui".
Pour M. Kivuata, seule « la réorganisation des élections pour se rassurer de la vraie légitimité des institutions actuelles » est une solution pour sortir le pays de l’impasse.
Berith Yakitenge