RDC : Retour massif de déplacés au Tanganyika

Quelques déplacés de guerre au Nord-Kivu / Ph. ACTUALITE.CD

 

Plus de 3 000 personnes déplacées internes ont regagné leurs villages respectifs sur l’axe Kalemie – Kyoko, dans le  Territoire de Kalemie, en province du Tanganyika, entre février et mars 2019 après plusieurs mois de déplacement, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).

 

Ces personnes avaient fui suite à la montée de l’insécurité dans la zone ; leurs habitations ont été incendiées au cours du dernier trimestre de 2018.   

Ce mouvement de retour est consécutif à une "accalmie observée", depuis fin janvier 2019 dans certains villages , les "mauvaises conditions de vie" dans les milieux d’accueil et les sensibilisations des autorités sur la reddition des milices et groupes armés,  explique le bureau dans une note d'information envoyée ce vendredi 29 mars aux medias.  

Sur l'axe Kalemie - Kyoko , retour en dépit de l’insécurité

Sur l'axe routier Kalemie - Kyoko , les déplacés ont décidé de regagner leurs   localités en dépit de l’insécurité persistante qui restreint l’espace humanitaire.   Depuis le dernier trimestre de l’année 2018, Les région Sud, Ouest et Nord de Kalemie restent inaccessibles, notamment sur les axes Kabulo-Muhala-Nyemba, Mwaka-Kabwela, Muhala , Lambo Kilela-Kampulu-Mukundi et Tundwa-Bendera-Lambo Katenga. 

“Aucune activité humanitaire n’est en cours, malgré les besoins importants et urgents identifiés lors d’une mission effectuée en février 2019 par quelques acteurs de protection”, regrette OCHA

Environ 80 000 personnes réparties sur ces axes expriment des besoins dans plusieurs secteurs. C’est le cas de l’axe Kalemie – Kabwela où depuis novembre 2018, “aucune école ni structure médicale n’est opérationnelle à cause des pillages et vols, des incendies ou encore à cause de l’insécurité”. 

Actuellement, de nombreux villages se sont vidés de leurs populations, craignant pour leur protection ; dans certains cas, des villages entiers sont incendiés. 

Les violences entre pygmées et bantous persistent  

Les violences dues au conflit communautaire entre les Twa (Pygmées ) et les Bantou dans le sud du Territoire de Nyunzu (Tanganyika), persistent. Elles provoquent des déplacements de personnes, qui craignent pour leur protection.

Le dernier incident date du 18 mars 2019 où environ 1 500 personnes ont fui leurs villages, à Kalamba et Kazama, pour se réfugier dans les localités environnantes et vers la cité de Nyunzu. La crise humanitaire du Tanganyika, est l'une des crises les moins médiatisées dans le Monde.  

Depuis le milieu de l’année 2016, la violence interethnique entre la majorité bantoue et la minorité twa est entrée dans une phase plus aiguë. Les autorités ont dénombré la destruction de plus de 400 villages, des centaines de morts ou blessés , sans compter les femmes violées.

Ce conflit impliquant des milices d'autodéfense est enracinée dans une marginalisation dont seraient victimes les pygmées depuis des décennies dans le sud - est du pays.

 

Christine Tshibuyi