Kanyere Antoinette, une vingtaine d'années, infirmière au centre médical « Sauvetage », situé à Buhene, est parmi les personnes ayant réussi à s’échapper après leur kidnapping, jeudi soir, par des hommes armés qui ont tué au moins quatre civils dans ce quartier limitrophe entre la ville de Goma et le territoire de Nyiragongo. Elle s’est échappée avec deux autres otages des mains des ravisseurs.
Kanyere monte la garde des malades la nuit de jeudi lorsqu’elle est surprise par des hommes armés qui l’amènent dans la forêt avec huit autres otages.
« Ils m'ont trouvée au lieu de service. Je montais la garde des malades. Les bandits, lourdement armés, ont tiré beaucoup de balles. Ils ont trouvé le portail encore ouvert et sont entrés dans l'enclos. Ils ont forcé la porte du centre pour entrer parce qu'elle était déjà fermée. Ils m'ont trouvée dans la salle des malades parce que je soignais encore. Ils ont demandé où est l'infirmier. J'étais en blouse médicale. C'est ainsi qu'ils m'ont récupérée et ravi mon téléphone. Ils m'ont prise par le cou et m'ont demandé de passer devant. Arrivée dehors en train de crier, j'ai croisé d'autres personnes assises au sol », témoigne-t-elle.
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Après s’être échappée de la forêt, Kanyere est admise dans une structure sanitaire. Elle a subi des sévices corporelles et affiche des signes de fatigue. Elle est traumatisée. Elle a assisté à la mort par balle de l’un des otages.
« Ils nous ont emmenés au nombre de neuf. Au petit marché de Buhene, ils ont tué un papa. Ces bandits lourdement armés étaient au nombre de six. Ils parlaient en kinyarwanda. Ils étaient habillés en treillis, d’autres en civils », décrit-elle.
La jeune infirmière a dit comment elle a réussi à s’échapper.
« Ils nous ont emmenés dans le parc des Virunga. Là, nous avons croisé des militaires. Ça doit être une position des FARDC. Leur chien a aboyé. Nos bourreaux, nous ont demandé de dormir par terre dans une vaste forêt… Nous avons traversé la forêt et nous sommes arrivés dans un champ. C'est ainsi qu'il y a eu échange des tirs entre les bandits et nos militaires. Après plusieurs coups de balle, les bandits ont demandé si tous allions bien. Nous, trois, n'avons pas répondu. Ils ont pensé que nous étions déjà décédés. C'est qu'ils sont partis en fuyant et nous ont laissés derrière. Nous sommes restés là pendant un moment. Et c'est ainsi que nous avons été sauvés», explique Antoinette Kanyere.
Cinq autres personnes sont encore en captivité. Leurs ravisseurs exigent une rançon de 20 000$ pour les libérer.
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Jonathan Kombi