Au Kasaï Central, 13 personnes ont été enlevées, ce jeudi 28 février 2019, à Dibaya, 60 km à l’est de Kananga.
Selon les sources locales, les miliciens, dirigés par un certain David Ndaye Mulamba alias Nsabanga, ont investi le village Bukondo et ont obligé 10 hommes d’emporter les biens qu’ils ont pillés à une destination inconnue. Trois écolières ont été aussi kidnappées par les assaillants, selon les mêmes sources.
« Les hommes de Nsabanga sont arrivés au village Bukondo, ce jeudi, et ont procédé au pillage de chèvres, poules et ustensiles de cuisine. Ils ont obligé dix hommes de transporter les biens pillés. Nous n'avons toujours pas les nouvelles de nos frères. Ils ont aussi enlevé trois élèves filles qui revenaient de l'école de la mission catholique de Tshikula. Nous demandons aux autorités d'intervenir pour mettre hors d’état de nuire Nsabanga et ses hommes », dit un notable du groupement Kayaya Nsampi (Dibaya) qui gère le village Bukondo.
Les trois écolières ont été libérées peu après, affirme un prêtre catholique qui dit n’avoir aucune nouvelle de dix autres personnes.
« Il y a mésentente entre Nsabanga et le chef coutumier Kayaya Nsampi. Les hommes de Nsabanga ont été interceptés à Kayaya Nsampi et on leur a confisqué les armes qu'ils avaient. Depuis, Nsabanga ne veut pas voir les habitants de ce groupement en dehors de leurs villages. C'est ainsi que ces trois filles qui étudient au lycée Tudibambe sont tombées entre les mains des hommes de Nsabanga. Nous avons tout fait, elles nous ont été remises. Pour l'instant, la situation est calme à Tshikula où nous avons accueilli des troupes de l'armée venues de Tshimbulu », indique l'abbé Désiré Butolo.
Mercredi dernier, le réseau provincial des ONG des droits de l'homme (Reprodhoc) a rendu public un rapport dans lequel il accuse David Ndaye Mulamba, qui s'était rendu aux autorités en septembre 2018 avec près de 600 miliciens, d'exactions, de pillage, de tueries et de viol. Le Reprodhoc a recommandé aux autorités d'arrêter Nsabanga pour qu'il réponde de ses actes devant la justice.
Sosthène Kambidi