RDC : Des députés provinciaux s’alarment de l’insécurité au Nord-Kivu

La RN4 dans la cité d'Oicha au Nord-Kivu/Ph Yassin Kombi ACTUALITE.CD

16 députés provinciaux, nouvellement élus au Nord-Kivu, ont exprimé, ce jeudi 28 février 2019, leur inquiétude collective face à l’insécurité grandissante dans plusieurs agglomérations de cette province en proie aux violences armées depuis des décennies. En attendant la validation définitive de leurs mandats par la Cour d’appel, ces élus décident de saisir les autorités en charge de la sécurité après une série de meurtres par des hommes armés ces dernières semaines dans la ville de Goma.

La sortie de ces députés succède à la saisine des autorités par leur collègue Jean Paul Lumbulumbu, il y a peu, sur l’insécurité à Goma et Lubero.

« Cette tragédie se caractérise notamment par la présence et l'activisme des groupes armés ; une collaboration vraisemblable et la cohabitation de certains éléments des FARDC avec certains groupes armés ; les opérations militaires avec des effets collatéraux sur les populations civiles ; les incursions et tueries répétitives perpétrées par des présumés ADF à Beni ; les tracasseries administratives, militaires et policières caractérisées par la persistance des multiples barrières illégales ; le comportement répréhensible de certains éléments des FARDC, PNC et des agents des services spécialisés ; la recrudescence des kidnappings et/ou des prises d'otages avec des proportions de plus en plus inquiétantes vraisemblablement facilités par  des sociétés de télécommunication; des meurtres et assassinats; le pillage des bétails et autres biens de la population », disent-ils dans leur déclaration.

Il s’agit, selon eux, d’une situation générale dans les territoires de Beni, Lubero, Rutshuru, Nyiragongo, Masisi et Walikale ainsi que dans les villes de Beni, Butembo et Goma.  Ils invitent les autorités impliquées dans la chaîne de sécurité " à prendre les mesures idoines en vue de l'amélioration des conditions sécuritaires dans la province du Nord-Kivu ".

Le parlement provincial du Nord-Kivu doit compter 48 députés après les élections législatives prévues le 31 mars prochain à Beni ville, Beni territoire, Butembo et Yumbi.  « Notre action procède d'une action extra-parlementaire vu que nous ne sommes pas encore installés. Nous ne pouvons pas nous taire là où nos électeurs sont en détresse », affirme Jean Paul Lumbulumbu, élu de Lubero, qui a dénombré plus de 20 personnes tuées en février à Goma.

Une vingtaine de militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) ont été interpellés mercredi lors d'une manifestation contre l'insécurité à Goma.

Le général Placide Nyembo, commissaire provincial de la police du Nord-Kivu, reconnaît quelques « failles » dans la sécurisation à Goma et dans toute la province et appelle la population à la collaboration.

Jonathan Kombi