67 ex-combattants du mouvement du 23 mars (M23) ont été rapatriés, ce mardi 26 février 2019, en RDC en provenance de l’Ouganda où ils s'étaient réfugiés depuis fin 2012 après la débâcle de la rébellion. Ce rapatriement est le résultat de la 7ème réunion de haut niveau des Chefs d'État et de gouvernement, signataires de l’Accord-cadre d'Addis-Abeba, tenue en octobre 2017 à Brazzaville (République du Congo).
A l’aéroport de Goma (Nord-Kivu), ces ex-M23 ainsi que leurs dépendants sont arrivés à bord d’un avion militaire des Nations Unies. Ils ont été accueillis par le commandant de la 34ème région militaire, des délégués du mécanisme national de suivi de l’accord cadre, des représentants des organisations régionales telles que la SADC, la CIRGL, l’UA et l’ONU.
« Je remercie d’abord le président de la République et le gouvernement congolais pour avoir envoyé une délégation qui est venue nous sensibiliser sur l’importance de regagner notre pays. Parmi nous, il y a des ex-commandants et combattants. Nous avons décidé volontairement de revenir au pays. Nous trouvons que le pays est en paix. Et nous avons constaté que ceux qui sont venus avant nous vivent mieux contrairement à ce qui se disait qu’ils étaient maltraités », témoigne un ex-élément M23.
Le Mécanisme de suivi du rapatriement des ex-combattants avait diligenté une mission de deux semaines en Ouganda et au Rwanda pour recenser les ex-M23 et leurs dépendants favorables au retour au pays.
« Aujourd’hui sous la houlette du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, qui a prôné la réconciliation nationale et le retour de tous les exilés au pays pour le reconstruire ensemble, les ex-M23 que vous voyez ici ont répondu à l’appel du président de la République. Donc, nous mettons quiconque au défi que ces ex-M23 qui rentrent au pays l’ont été par la force, non. Ils l’ont été de manière volontaire », indique Patrick Mutombo Kambila, conseiller au Mécanisme national de suivi de l’accord cadre d’Addis-Abeba.
Le général de brigade Ndaywel Christian, chef de la délégation qui a procédé au rapatriement de ces ex-M23, en a profité pour lancer un appel à tous les groupes armés réfractaires au processus de paix.
« Aux groupes armés qui déstabilisent le pays, le message des FARDC est très clair. L’ordre républicain règne et l’ordre républicain règnera. Ceux qui sont encore dans ces genres d’aventures doivent arrêter sinon ils subiront la rigueur et toute la force que les FARDC seront capables de déployer sur cette question », a-t-il lancé.
Ces ex-M23 et dépendants rapatriés à Goma représentent moins de la moitié de ceux qui hésitent encore à retourner sur le territoire congolais. Plus de 1000 combattants de la rébellion M23 avaient traversé au Rwanda et en Ouganda après la défaite de la rébellion.
Les autorités congolaises soulignent que ce rapatriement fait suite à la fermeture, en novembre 2018, des camps des ex-FDLR à Kisangani, Walungu et Kanyabayonga en RDC et du rapatriement au Rwanda des ex-FDLR désarmées en 2015 et installées jadis sur ces sites.
Jonathan Kombi