Goma : Sous pression, les autorités démantèlent les barrières pour les taxes d'accès au port public

 Un bateau au quai du port public de Goma

Les autorités de la ville de Goma ont supprimé dans la nuit de mercredi 13 février les barrières qui étaient érigées depuis plus d'une année aux entrées du port public situé au Lac Kivu. Ces barrières qualifiées « d’illégales » étaient érigées par l’ancien maire Malere Mamicho. Plusieurs personnalités ainsi que des mouvements citoyens dénonçaient notamment le rançonnement des personnes qui devaient accéder au port.

Le maire de la ville de Goma Timothée Mwisa Kense dit « ignorer » l’initiateur desdites barrières et affirme que la décision de leur démantèlement a été prise par le comité provincial de sécurité.

« Nous avons décidé d'enlever ces barrières parce que nous ne connaissons pas qui les avait érigées au niveau du port. La mairie ne connaît rien. La province mêmement. Presque toutes les autorités et institutions étatiques ne connaissent rien de ces barrières. Chaque chose doit avoir des supports. Ce sont des histoires montées par des privés », a dit à ACTUALITE.CD le maire de Goma.

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Motif de satisfaction

La suppression de ces barrières situées aux deux entrées du port est saluée par les acteurs politiques et ceux des mouvements citoyens.

« C'est une victoire du peuple parce que le peuple a le dernier mot à dire. Le peuple nous a accompagné et voilà nous venons de trouver une solution. Nous le disions, ces barrières étaient devenues des espaces où les tracasseries régnaient en maître. La population a été rançonnée. Nous avons même au niveau de l'assemblée provinciale mis en place une commission d'enquête pour vérifier où allait tout l'argent perçu à ces barrières mais nous avons été bloqué par certaines autorités », a expliqué le député provincial Ushindi Kyalondawa.

Un motif de satisfaction aussi pour le mouvement citoyen Lucha : « Nous sommes très contents du fait que depuis une ou deux années, nous nous sommes battus pour mettre fin à ces tracasseries. Nous ne manifestions pas pour la suppression des barrières mais pour la l’interdiction de la perception de l'argent à ces barrières. Sécuriser le port c'est légal mais piller la population est illégale. Nous serons plus contents lorsque l'autorité va renforcer la sécurité au niveau du port », a indiqué Espoir Ngalukiye, militant de la Lucha.

La nomenclature de la mairie exigeait le paiement de 5$/camion-remorque, 2$/camionnette, 1$/voiture et 100 FC/moto.

Le maire avait indiqué que la taxe contribuerait à l’assainissement de la ville, à la lutte contre le banditisme au port, à la fluidité de la circulation, à la lutte contre les tracasseries des agents de l’ordre et de sécurité au port.

Au sujet des fonds perçus par les taxateurs affectés à ces barrières, le maire dit ignorer la destination de fonds. « Ce sont ces privés qui connaissent la destination de cet argent. Ce n'est ni aux finances de la mairie, ni dans la caisse du gouvernorat », affirme Mwisa Kense Timothée.

Les chauffeurs des engins qui empruntent cette voie saluent également la mesure de suppression de ces barrières au port.

« Nous sommes ravis que ces voleurs soient chassés des entrées principales du port. Nous étions obligés de les payer à chaque passage et nous ne savions pas où allait cet argent. Nous félicitons les autorités pour avoir mis fin à ces tracasseries », s'est réjoui un taximan de moto.

Jonathan Kombi