RDC : plus de 3500 enfants soldats sont dans les groupes armés à Beni et Lubero

Un milicien dans l'Est de la RDC

Selon le rapport annuel du parlement d'enfants de Beni, Butembo et Lubero publié ce mardi 12 février, à l'occasion de la célébration du 17ème anniversaire de la journée internationale des enfants Soldats, plus de 3500 enfants soldats traînent dans les groupes armés à Beni et Lubero.

La plupart de ces enfants soldats se trouvent dans la rébellion des Forces Démocratiques et Alliées (ADF) et d'autres dans les milices Mai-Mai NDC et Mai-Mai Malaika.

Pour Benjamin Asimoni, président du parlement d'enfants du grand Nord-Kivu, il n’y a aucun enfant dans les rangs de FARDC, et depuis le 12 février 2018, au moins 483 enfants ont été sortis des groupes armés.

" Plus de 3500 enfants traînent encore dans les groupes armés, belle chose à signaler du côté des FARDC, zéro enfant. Dans une région de conflit armé avec la présence de multiples groupes armés, il y a des efforts fournis du jour au jour dans le programme DDRRR/enfant avec l'ONG Acope qui est en train de communier de force avec la Monusco. Grâce à leur concours, il y a eu 483 enfants sortis des groupes armés dont une vingtaine d'enfants filles. Les filles ont du mal à sortir de ces groupes armés parce qu’on s'en serve pour des esclaves sexuelles, des maîtresses des seigneurs de guerre dans différentes troupes de ces rebelles. La plupart sont des enfants venus du territoire de Lubero dans les mouvements maimai malaika et NDC, et dans la partie nord de la ville de Beni avec les ADF ", a dit à ACTUALITE.CD, le président du parlement d'enfant à Beni, Butembo et Lubero.

On estime que 300 000 enfants soldats des garçons et filles de moins de 18 ans  sont mêlés à plus de 30 conflits dans le monde. Ils sont utilisés comme combattants, coursiers, porteurs ou cuisiniers, et pour fournir des services sexuels. Certains sont recrutés de force ou enlevés, d'autres s'enrôlent pour fuir la pauvreté, la maltraitance et la discrimination, ou pour se venger des auteurs d'actes de violence commis à leur à l’égard ou contre leur famille.

En 2002, le Protocole facultatif à la convention relative aux droits de l'enfant concernant la participation des enfants aux conflits armés est entré en vigueur. Il interdit la participation d'enfants de moins de 18 ans aux hostilités. Outre qu'il exige des Etats, qu'ils portent à 18 ans l'âge du recrutement obligatoire et de la participation directe aux hostilités, le Protocole facultatif leur fait obligation de porter au-delà du minimum.

Yassin Kombi