Deux de cinq renseignants ont comparu, samedi dernier, au tribunal militaire garnison de Goma, lors de la reprise du procès opposant l'auditeur militaire et les parties civiles au policier Niyonzima Bavugameshi Jean, accusé de meurtre d’une mineure la semaine dernière au quartier Kyeshero.
Il s'agit du S2 (ndlr chargé de renseignement au commissariat de la police) et du commandant du prévenu, le prénommé Gérôme. Dans ses dépositions, le S2 indique avoir arrêté le prévenu Niyonzima parce qu'il était accusé par la population et ses collègues policiers d'avoir tiré sur la jeune fille décédée.
"Nous étions avec lui à l'étage. Je lui ai demandé de descendre pour aller aider les autres policiers qui étaient en bas pour rétablir l'ordre. C'est après que j'ai entendu 4 coups de feu. À ma descente, il y a la population qui était très montée et qui exigeait de moi le policier en gilet parce qu'il venait de tuer une fille. Les policiers avec qui il était ont également confirmé cela. C'est ainsi que je l'avais mis en état d'arrestation en attendant l'arrivée du commandant GMI de Mugunga qui était venu récupérer lui et le voleur que le public menaçait de lyncher", a-t-il expliqué.
Le commandant Gérôme explique, par ailleurs, que la victime avait trouvé la mort avant son arrivée. Il indique qu'il n'a donné l'ordre à personne de tirer, contrairement aux allégations du prévenu. Ce dernier avait indiqué qu'il avait tiré sur ordre du commandant lors de sa comparution.
"J'étais rentré de la parade de la police à la mairie. C'est après qu'il y a eu clameur publique. J'étais avec le chef du quartier. Les habitants en colère nous ont dit que les policiers venaient de tuer une personne. J'ai posé la question au S2 pour savoir pourquoi le policier Niyonzima était immobilisé, il m'a dit c'est parce qu'il avait tiré sans son ordre. Et c'était après la mort de la jeune fille", explique le commandant.
Le juge président de céans, le capitaine Jean-Marie Mwanza appelle à la comparution de trois autres policiers qui étaient en compagnie du prévenu Niyonzima pendant l'opération qui a conduit à la mort de la victime.
"Il faudrait que les trois autres policiers viennent. Il faut savoir de ces quatre policiers dont celui qui avait tiré à la première séquence. Le chef du quartier doit également revenir. Mais aussi l'agent de l'ANR", a recommandé le juge.
"Je vais vous les amener ici. Les trois policiers là qui éteignent leurs téléphones. Qu'ils soient au paradis ou en enfer, je vais les retrouver et les amener ici", a promis le ministère public représenté par l'auditeur militaire garnison de Goma, le lieutenant Jean Paul Amisi.
Les deux renseignants ont été mis à la disposition du ministère public en attendant la prochaine audience qui interviendra le 18 février prochain. Une descente sur le lieu du crime est également prévu à la même date.
Jonathan Kombi