Le procès en flagrance du policier qui a tué par balle une jeune fille, au quartier Kyeshero, mardi 5 février, a été ouvert, ce mercredi 6 février, au tribunal militaire de garnison de Goma. Mardi matin, une vive tension a été vécue au quartier Kyeshero, dans la commune de Goma (ouest de la ville), suite au meurtre de cette jeune fille par un des policiers commis à la garde du bureau du quartier Kyeshero.
L'audience de ce premier jour a consisté à l'identification des prévenus et l'audition de quelques renseignants. Le ministère public, représenté par l'auditeur militaire, le lieutenant Jean Paul Amisi, accuse le policier Niyonzima Havuga Jean d'avoir tiré à balle réelle sur Yseult Mirindi (14 ans). Selon l'organe de la loi, le prévenu avait bel et bien donné la mort à cette jeune fille.
"C'est d'ailleurs ce qui avait suscité cette clameur publique. Pourquoi les habitants de Kyeshero ne voulaient que vous lapider vous et le voleur que vous prétendiez garder et pas d'autres policiers qui étaient là présents ? ", lui a demandé le lieutenant Jean Paul Amisi.
L'accusé a nié avoir tiré à bout portant sur les manifestants.
"La foule était trop agressive. C'est ainsi que notre commandant nous avait ordonné de tirer en l'air. J'ai tiré quatre balles en l'air et, si vous voyez bien, mon chargeur a encore 26 cartouches dedans. Ce n'est donc pas moi qui ai tué la fille", a déclaré le prévenu.
Le ministère public a, à l'occasion, demandé la comparution de trois policiers qui étaient en compagnie du prévenu ainsi que deux commandants. La requête a été jugée fondée et recevable par le tribunal militaire.
Le juge président de céans, le capitaine Jean Marie Mwanza, a renvoyé l'audience au samedi 9 février prochain.
Le père de la victime a comparu à cette première audience, en compagnie d'une dizaine d'avocats, pour le compte des parties civiles.
5 autres personnes dont le chef de quartier Kyeshero, le commandant du groupe mobile d'intervention du quartier Mugunga (toujours à l’ouest de la ville) et le prévenu voleur tiré de la foule par la police avant d'être lapidé, ont comparu comme renseignants.
Jonathan Kombi