Trois principaux chefs des miliciens Kamuina Nsapu se sont rendus, ce lundi 28 janvier 2019, aux autorités du territoire de Luebo. Il s’agit de Lokondo Luakatebua, Mubiayi Dewayi et Mwamba Musolo qui sont sortis de la brousse avec soixante miliciens. Ces chefs des milices sont auteurs de plusieurs forfaits notamment de l’attaque contre les policiers déployés dans la région, en mars 2017.
Selon l’ONG locale Organisation pour le Développement de Luebo (ODL), le chef milicien Lokondo Luakatebua avait tendu une embuscade à un convoi des policiers de la Légion nationale d'intervention (LNI), le 23 mars 2017, dans la localité de Malenga, dans le secteur de Luebo Kabambayi. Cette opération, selon un communiqué de la police, avait coûté la vie à 39 policiers. Deux véhicules de la police et une importante quantité d'armes avaient été saisis par les miliciens.
« Nous sommes actuellement au village Bajila Kapumbu, à 35 km de la cité de Luebo, où les chefs traditionnels qui entretenaient plusieurs centaines de miliciens sont sortis de la brousse. D'abord de la cité minière de Konyi, le chef milicien Mubiayi Dewayi est sorti avec soixante miliciens. Il nous a remis quatre fusils AK 47 et plusieurs munitions. Les services spécialisés les identifient. Ils veulent travailler dans l'armée, nous ont-ils dit. Nous n'avons pas les moyens de les conduire à Luebo. Nous nous remettons à la hiérarchie pour des dispositions utiles », a dit à ACTUALITE.CD l'administrateur du territoire de Luebo.
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Quant à Mubiayi Dewayi, il est présenté comme celui qui avait implanté la milice Kamuina Nsapu dans le territoire de Luebo. Il aurait coordonné l'incendie de l'évêché du diocèse de Luebo, la décapitation publique de l'épouse de l'ancien administrateur du territoire et plusieurs autres crimes présumés. Dans un raid mené le mercredi 7 novembre 2018 dans la forêt de Minshanga, à 350 km de Luebo, l'armée avait annoncé avoir tué 17 miliciens et blessé grièvement le chef Mubiayi Dewayi.
Ce même lundi à Tshikapa, 43 miliciens du groupe du chef Mbawu Nkanka sont arrivés dans la ville et ont remis leurs armes aux autorités.
Depuis la victoire de Félix Tshisekedi à la présidentielle, plusieurs centaines de miliciens Kamuina Nsapu ont décidé de déposer les armes mais leur prise en charge pose problème et fait redouter un banditisme dans la région.
Sosthène Kambidi