La campagne électorale va se clôturer dans la soirée de ce vendredi 21 décembre 2018. Mais, à Kinshasa, le gouvernement provincial a suspendu cette activité, il y a deux jours, pour des candidats présidents de la République en raison des risques de débordement que cela pourrait engendrer.
Interrogés à ce sujet, les avis des Kinois divergent. Si certains jugent illégale la décision de André Kimbuta, gouverneur de la ville de Kinshasa, d’autres, par contre, trouvent la décision judicieuse dans la mesure où ça permet de préserver la paix pendant cette période électorale tendue.
« La paix n’as pas de prix. Je crois que si cette décision est prise au nom de la démocratie, elle est bonne. Mais si c’était juste un moyen de favoriser les uns au détriment des autres, je pense que, là, ça va à l’encontre de la démocratie », déclare Bonyoma Justin, âgé d’une vingtaine d'années.
«Le gouverneur André Kimbuta n’est pas membre de la Commission électorale. Comment peut-il suspendre la campagne électorale ? Il ne s’agit ni d’une marche, ni des affaires ayant un lien uniquement avec la ville de Kinshasa », proteste Noëlla.
«Le décision du gouverneur Kimbuta n’est pas bonne du tout. Il devait laisser les candidats battre leur campagne jusqu’à atteindre le délai fixé par la loi. Les routes sont devenues impraticables, les poubelles, les immondices remplissent nos rues. Mais, lui, en tant que gouverneur ne dit plus rien », s’exprime Fanny.
«Nous sommes vraiment déçus par cette décision du gouverneur de la ville. Il n’est pas habilité à le faire. IIs privilégient leurs intérêts au détriment de ceux de la population », déclare Manuani.
« Le gouverneur a pris sa décision. A notre tour, nous attendons le vote. C’est chaque jour que la constitution est violée », déclare Papy.
«Ce n’est pas de sa compétence de prendre une pareille décision. Le gouvernement de la ville dépend du ministère de l’Intérieur», dit Célestin.
« Je crois que c’est pour pénaliser d’autres parties que cette décision a été prise. S’il s’agissait du candidat du FCC qui devait rentrer à Kinshasa pour clôturer sa campagne, la décision du gouverneur n’aurait jamais eu lieu », estime un homme qui a requis l’anonymat.
Israel Longomo et Thérèse Mbalayi