Le commissaire provincial de la police, Sylvano Kasongo, a adressé, dans un communiqué publié le mardi 27 novembre dernier, une mise en garde contre toute personne qui serait surprise en train de détruire, d’arracher ou d’altérer les affiches et banderoles de campagne des candidats aux élections. Dans les rues de Kinshasa et dans certains coins du pays, ces actes sont pourtant visibles. Mais que dit la loi sur l’apposition des outils de campagne ? Les reporters du Journal du Citoyen (JDC) d'ACTUALITE.CD confrontent les réalités de terrain aux prescriptions de la loi.
Que dit la loi ?
La loi électorale dans son article 27 autorise l’apposition d’affiches, de photos et autres effigies de propagande pendant la période de campagne électorale. Selon cette disposition, chaque candidat indépendant, parti politique ou regroupement politique ne peut installer, à ses frais ou à proximité du Centre de vote qu’un seul panneau d’affichage. Et ces panneaux doivent être sur pied et d’une surface maximale d’un mètre carré (1m2) et d’une hauteur maximum, à partir du sol, d’un mètre cinquante (1,50m).
La loi exige également aux candidats d’enlever leurs affiches et autres insignes de campagne situés à 100 mètre des centres de vote. Elle indique aussi que tout affichage électoral en dehors des alentours immédiats du centre de vote doit respecter les dispositions légales relatives à l’affichage public.
Constat sur le terrain
Dans la commune de Barumbu, où les reporters du Journal du Citoyen ont fait une descente, on peut constater sur les murs des maisons et des clôtures des entreprises, des affiches arrachées et d’autres déchirées.
A la grille d’entrée d’une parcelle se trouvant sur l’avenue Kasaï, on peut à peine voir ce qui reste des affiches des candidats à la députation nationale. A l’intérieur de la parcelle qui contient 4 maisons, une femme d’une cinquantaine d’années, se plaint du comportement des candidats qui affichent devant des parcelles privées sans autorisation.
« Ils ont affiché sans nous demander l’autorisation. Mais je n’ai aucune idée sur la personne qui a pu les arracher », indique-t-elle.
A quelques pas de là, sur l’avenue Lowa, il y a l’affiche d’un candidat aux législatives provinciales déchirée en deux.
« Ils ont affiché cela la nuit à notre insu », dit une femme trouvée dans cette parcelle. « Je ne sais comment cette affiche est arrivée devant ma parcelle, si j’étais de grande taille je l’aurais déjà enlevée depuis le matin », ajoute sa voisine.
Que dit la CENI
Pour le chargé de communication de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), la loi interdit uniquement aux candidats d'apposer leurs affiches sur les édifices publics.
« Pendant la période de la campagne électorale, l’apposition d’affiches, de photos et autres effigies de propagande électorale est autorisée dans les conditions déterminées par la Commission électorale indépendante. Seulement, la loi interdit tout affichage sur les édifices publics », a précisé Jean-Baptiste Itipo.
Dans le cas de l’affichage auprès des privés, murs des parcelles et autres, Jean-Baptiste Itipo est clair « On dit bien que ce sont des privés. Comment peut-on aller afficher devant les parcelles des autres sans demander leur permission au préalable ? A ces endroits-là, l’affichage ne concerne pas la Ceni », a-t-il tranché.
Hervé Kabwatila, Thérèse Ntumba et Prisca Lokale