RDC-Campagne électorale : la Majorité Présidentielle appelle Kabila "à ne pas baisser la garde" sous aucun prétexte

André Alain Atundu Liongo, porte-parole de la Majorité présidentielle lors de la conférence de presse ce vendredi 30 novembre 2018 à Kinshhasa

Le camp au pouvoir a encouragé, ce vendredi 30 novembre, le président sortant Joseph Kabila à "ne pas baisser la garde" durant cette période de campagne électorale marquée notamment par des alertes "alarmistes".

"Pour ne pas courir le risque de gâcher cette belle fête de la démocratie qu'est la campagne électorale, la Majorité présidentielle encourage le garant de la Nation (Ndlr : Kabila) à ne pas baisser la garde sous aucun prétexte", a déclaré lors d'une conférence de presse ce vendredi à Kinshasa, le porte-parole de la Majorité présidentielle, André Alain Atundu Liongo.

Le chef de l'État ne devrait pas baisser la garde car, selon le même responsable, " les épisodes de Genève, de Nairobi, les alertes alarmistes et les révélations fantaisistes sur la mort de deux experts de l'ONU constituent les séquences de la trame d'une transition sans Kabila pour permettre aux forces obscures de prendre les rênes du pouvoir au Congo".

Atundu s'est particulièrement attaqué aux révélations d'un consortium de Médias internationaux  sur le meurtre des deux experts de l'ONU, en mars 2017, dans la région du Kasaï.

Ces médias ( RFI, Le Monde, etc.) sont tombés sur des dossiers confidentiels de l'ONU autour du meurtre de l'Américain Michael Sharp et de la Suédo-chilienne Zaida Catalan, assassinés alors qu’ils enquêtaient sur les exactions causées par les affrontements entre l’armée et les miliciens Kamuina Nsapu, dans la province du Kasaï Central.

Ces documents, plus de 1000 pages, montrent que les divers enquêteurs onusiens envoyés sur place s’interrogent sur le rôle de Kinshasa dans cette affaire.

Les enquêteurs de l'ONU, selon les documents, ont le sentiment que le procureur militaire (congolais)  se satisfait de la vidéo et des aveux sans autres détails de l’unique suspect, Ilunga Evariste.

"Et ce, afin de cacher d’autres aspects du meurtre qui pourraient impliquer l’influence cachée du gouvernement dans ce dossier", note l'enquête.

"Dans l'atmosphère électorale actuelle, une telle affirmation intempestive ne contribue ni à la sérénité ni à la vérité ", a réagi Alain Atundu recommandant au journaliste " de traiter l'information en toute responsabilité".

A la justice militaire congolaise, le porte-parole a appelé à " poursuivre imperturbablement son appréciable travail de fourmi en vue de la la manifestation de la vérité ".

Christine Tshibuyi