Quelques candidats à l’élection présidentielle du 23 décembre prochain ont présenté leur programme de développement du pays une fois élu. Le Journal du Citoyen se penche sur les projets de société de Seth Kikuni et Alain Daniel Shekomba dans le volet défense nationale.
Dans son programme rendu public le vendredi 7 septembre 2018 à Kinshasa Seth Kikuni a mis un accent particulier sur le domaine de la défense nationale. Pour y arriver, il a établi un plan chiffré pour garantir la sécurité des frontières nationales mais surtout les réformes à entreprendre au sein de l’armée.
"Nous allons allouer 1.215 Milliards de Francs congolais (USD 750 Millions), soit, 6,25 % du budget général à la défense nationale contre 418 Milliards de Francs congolais (USD 258 Millions) dans le budget actuel. Nous allons réorganiser les services de police, en instaurant une formation de qualité avec un montant équivalent à 1.215 Milliards de Francs congolais (USD 750 Millions) du budget général à l’ordre et sécurité publics au lieu de 583 Milliards de Francs congolais (USD 360 Millions) dans le budget actuel", avait affirmé Seth Kikuni.
Le candidat "entrepreneur" prévoit également l’instauration du service militaire dans le programme scolaire pour une durée d’une année après les études secondaires.
Concernant les du pays secouées par l'insécurité, Seth Kikuni promet de faire "une répartition stratégique des forces militaires dans les frontières stratégiques et le renforcement de la présence militaire dans les zones de conflit, notamment les Provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Tanganyika et dans le Grand Kasaï".
Aussi durant ces 6 premiers mois à la magistrature suprême, Kikuni prévoit de déplacer l’Etat-major général de l’armée à l’Est de la RDC et l’application de la peine capitale pour les criminels de guerre.
Pour sa part, Alain Daniel Shekomba met un accent particulier sur la restauration d’un Etat fort qui va participer à l’effort commun de stabilisation de la Région des Grands-Lacs dans son ensemble. Il estime que pour y arriver il faut mettre en place des mécanismes de contrôle et de surveillance des frontières communes.
L’armée, selon lui, doit être véritablement républicaine, apolitique, dissuasive et professionnelle. Il s’engage à mettre en place une police militaire spéciale aux frontières, assistée par un service de renseignement capable de surveiller les autres services frontaliers.
Pour Alain Daniel Shekomba, les différents groupes armés bénéficient du soutien des multinationales qui les alimentent en armes afin de tirer des intérêts économiques en accédant aux matières premières à vil prix au moyen des contrats léonins auprès de tous les belligérants sans distinction.
"L’Est de la RDC est un territoire où les accès sont difficiles. Les routes sont quasi inexistantes, coupées par des zones de forêts denses. Des troupes de l’armée régulière sont fixées dans les villes, les villages et les zones rurales. Les officiers de l’armée profitent alors des richesses agricoles et minières, instaurent des taxes, des droits de passage. La présence des soldats dans les différentes contrées est justifiée par l’objectif de protéger les populations des rébellions. Entre-temps, ils s’enrichissent sur le dos des habitants et n’ont pas intérêt à ce que la guerre s’arrête", a expliqué le candidat Shekomba.
Thérèse Ntumba, stagiaire IFASIC