Une vive tension a été observée, ce jeudi 8 novembre 2018, au Campus universitaire du Lac, à Goma (Nord-Kivu). A la base, les étudiants voulaient manifester contre l'insécurité qui prévaut dans la région de Beni. Selon Kakule Mathe Stéphane, président de la Coordination des étudiants du Nord-Kivu, cette marche devait partir du Campus universitaire du Lac jusqu'au gouvernorat où un mémorandum devait être déposé. La police a utilisé des grenades lacrymogènes pour les disperser.
"La solidarité estudiantine nous exige de compatir avec nos camarades de Beni qui n'ont pas encore étudié depuis l'ouverture de cette année académique, le 15 octobre dernier. Nous avons écrit à la mairie pour l'informer de la tenue de cette marche. Les étudiants de différentes institutions ont décidé de manifester dans leurs institutions respectives. Nous avions des pancartes sur lesquelles étaient écrits que nous, étudiants de Goma, nous soutenons les étudiants de Beni et nous séchons les activités jusqu'à ce qu'il y ait rétablissement de la paix à Beni”, a-t-il dit à ACTUALITE.CD.
Kakule Mathe Stéphane déplore également l’intervention de la police.
“Nous avons vu la police entrer dans les institutions pour déchirer ces pancartes et c'est de là qu'est née l'altercation entre la police et les étudiants. Beaucoup ont été interpellés. Nous demandons qu'ils soient relâchés sans condition", a-t-il ajouté.
Ils envisagent d’autres actions si leurs camarades ne sont pas libérés.
"Nous demandons la paix, pas seulement à Beni mais dans tout le Nord-Kivu et dans tout le pays. Si les étudiants ne sont pas libérés et si la paix et les activités académiques ne reprennent pas à Beni, il y a des actions de grande envergure qui seront menées, pas seulement à Goma mais dans tout le pays”, a-t-il encore déclaré.
Peu après ces altercations, qui se sont soldées par l'interpellation d'une dizaine de manifestants, la Coordination provinciale des étudiants du Nord-Kivu a décidé de la cessation des activités académiques dans toutes les institutions supérieures et universitaires de Goma, toujours en signe de solidarité avec leurs camarades de Beni.
Jonathan Kombi, depuis Goma