RDC-Angola : Au moins 50.000 expulsés bloqués au poste-frontière de Kamako, alerte le CICR

Les congolais à Kamako (Photo ACTUALITE.CD)

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) alerte sur la situation d’au moins 50 000 personnes qui se trouvent actuellement bloquées et sans ressources dans les environs de la ville frontière de Kamako (Kasaï, République démocratique du Congo) après avoir été expulsés d’Angola.

« Beaucoup arrivent dénués de tout et ne peuvent continuer le voyage vers leur région d’origine. Si certains ont pu ramener quelques biens avec eux – matelas sur la tête, meubles sur le porte-bagage d’un vélo, la plupart doivent revendre ce qu’ils ont sauvé au moment de leur expulsion afin de se procurer de la nourriture ou un moyen de transport », a rapporté ce mercredi l’équipe d’évaluation du CICR.

Plus de 330 000 personnes congolais ont quitté le territoire angolais depuis début octobre, selon les chiffres de l’ONU. Elles rentrent principalement par les provinces du Kasaï, du Kasaï central et du Kwango.

« Ce sont des personnes qui sont parties avec très peu de moyens, sans avoir beaucoup de temps pour se préparer, parfois arrivant les mains vides ou avec très peu de biens. Et certains d’entre eux ont fui sous la peur  (…)Et maintenant ils se retrouvent dans un endroit pour eux qui est quasiment étranger, parce qu’ils ont été pendant longtemps loin du Congo, et parmi eux des personnes n’ont plus vraiment beaucoup de contacts avec leur famille depuis quelques années», a dit Anna Praz, cheffe des opérations du CICR à Kamako.

Le CICR est préoccupé par le fait que ces personnes reviennent dans une province qui a connu des troubles graves en 2016 et 2017. Les violences, doublées de conflits interethniques, avaient fait des milliers morts et plus d’un million de déplacés selon OCHA. Dans les environs de Kamako uniquement, le Haut-Commissariat aux réfugiés rapportait en septembre 2017 que neuf villages sur dix avaient été « réduits en cendres ».

« Il y en a d’autres qui ont fui les mains vides lors de la crise de 2016-2017 et maintenant à nouveau ils se retrouvent à devoir partir et revenir dans des endroits où ils ont souffert », a ajouté Anna Praz.