RDC-Elections : Plus de 7 000 déplacés de Djugu qui ont perdu leurs cartes d’électeurs risquent de ne pas voter

Les déplacés de Djugu dans un camp près de l’hôpital général de référence de Bunia

A l'approche des élections prévues à la fin de cette année, le député national Raymond Tcheda, appelle la Commission électorale nationale indépendante (CENI), à permettre l'octroi des duplicatas des cartes d'électeur aux déplacés du territoire de Djugu après les violences armées dans cette partie. Selon cet élu de Djugu, l'unique centre de la CENI pour la délivrance des duplicatas est situé au village Nizi (28 km au nord de Bunia) ne peut desservir tous les déplacés car éparpillés en Ituri.

Les déplacés de Djugu sont estimés à 7 700 à Bunia, d'après les statistiques livrées par Ignace Bingi, gestionnaire des sites des personnes déplacées dans la ville. D’autres déplacés sont notamment à Mahagi, Kasenyi sans oublier ceux qui se sont réfugiés en Ouganda. La plupart ont perdu leur carte d'électeur lors de fuite des violences armées qui ont éclaté fin de l'année dernière à Djugu, affirme le député Tcheda.

"Les déplacés n'ont pas moyens de se rendre à Nizi pour l'obtention des duplicatas. D'ailleurs  un centre de la CENI seulement à Djugu ne suffit pas, il faut au moins 6 centres. La CENI doit rapprocher les machines aux déplacés pour fournir des duplicatas même dans des sites de déplacés, ils ont droit de voter", a déclaré lundi le député Raymond Tcheda qui promet de mener le plaidoyer auprès du président de la CENI, Corneille Nangaa à Kinshasa.

Sur un total de 2 236 616 électeurs uniques en Ituri, le territoire de Djugu en compte 577 242 dont la majorité est en fuite.

Le secrétaire exécutif provincial (SEP) de la CENI en Ituri, Jimmy Anga Matadri insiste que les déplacés de Djugu ne peuvent qu'obtenir des duplicatas à Nizi.  

"Pour produire les duplicatas ça demande des dispositifs qui ne peuvent pas être déplacés. Pour les plans techniques et de la faisabilité, les duplicatas seront produits seulement à Nizi là où ces déplacés s'étaient enrôlés et c'est conformément aux lois électorales. Le gouvernement et  d'autres partenaires peuvent les prendre en charge pour les moyens de transport", a répondu le responsable de la CENI en Ituri.

Les autorités de l'Ituri ont suspendu la semaine dernière l'opération de retour des déplacés à Djugu après la résurgence des violences marquées par des affrontements entre l'armée et les hommes armés non autrement identifiés.

Dimanche, une commission parlementaire instituée pour travailler sur la situation sécuritaire en Ituri a confirmé l'existence d'une rébellion dans cette partie.

"(...) D'après nos études approfondies, nous ne devons pas parler des assaillants mais plutôt des rebelles. La rébellion vient de refaire surface. Nous avons des informations précises sur cette rébellion, nous savons qui en sont les auteurs", avait déclaré les 16 députés nationaux envoyés en Ituri par l'assemblée nationale.

Franck Asante, depuis Bunia